Cette marche a été une nouvelle occasion pour les policiers syndiqués de faire passer leurs revendications. Ce lundi, ils ont dénoncé la machine infernale de l’insécurité qui continue de broyer plusieurs policiers ainsi que des membres de la population civile. Aucun secteur n’est épargné, a lâché un policier qui condamne l’assassinat par balles de Me Monferier Dorval ,le 28 août dernier. D’un autre côté, les policiers protestataires ont également exigé de meilleures conditions de travail pour les agents de la PNH.
À la mi-journée, des policiers à bord de véhicules blindés ont fait usage abusif de gaz lacrymogène pour tenter de tuer dans l’œuf la marche organisée par les policiers membres du syndicat de la police nationale d’Haïti (SPNH-17) au carrefour de l’aéroport rebaptisé officieusement depuis quelques temps «Kafou rezistans».
Les policiers protestataires, ayant à leur tête le porte-parole révoqué du SPNH (17) Abelson Gros-Nègres, n’ont pas cédé à l’intimidation de leur frère d’armes. Ils ont pu fouler le macadam en direction du Champs-de-Mars. Au niveau de Nazon, la marche pacifique s’est transformée en une manifestation de rue lorsqu’un véhicule blindé a fait une nouvelle fois usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule.
En réaction, les policiers protestataires ont riposté par des coups de feu. Les manifestants, dont certains d’entre eux juchés sur un mini-char, ont cependant continué leur parcours. Entretemps, certains manifestants en civil ont érigé des barricades de pneus enflammés sur tout le parcours et jeté des débris sur les chaussées pour paralyser la circulation des véhicules.
Au Champs-de-Mars, la manifestation a été dispersée une nouvelle fois à coup de gaz lacrymogène par des policiers circulant à bord de blindés. Parallèlement, les étudiants de la faculté de Droit qui réclamaient justice pour Maitre Monferrier Dorval ont intégré le mouvement de policiers aux Champs-de-Mars et tiré des pierres en direction des blindés pour tenter de les chasser.
Quelques minutes plus tard, les policiers à bord de blindés ont enfin mis un terme à cette manifestation en faisant usage abusivement de gaz lacrymogène.
La foule a été dispersée; le porte-parole du SPNH n’a pas pu délivrer le message final.