Kash Patel devant la commission judiciaire du Sénat pour son audition de confirmation, au Capitole à Washington, le 30 janvier 2025. J. SCOTT APPLEWHITE / AP La nomination de Kash Patel au poste de directeur du FBI, la police fédérale américaine, a bien été confirmée, jeudi 20 février, par le Sénat à majorité républicaine, mais il s’en est fallu
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La nomination de Kash Patel au poste de directeur du FBI, la police fédérale américaine, a bien été confirmée, jeudi 20 février, par le Sénat à majorité républicaine, mais il s’en est fallu de peu que l’administration Trump essuie un camouflet. Sur cent sénateurs, cinquante et un ont voté pour la nomination de l’ancien procureur fédéral de 44 ans, et quarante-neuf contre dont deux élues républicaines – Susan Collins (Maine) et Lisa Murkowski (Alaska).
Kash Patel est un soutien farouche de Donald Trump, vivement contesté par l’opposition démocrate, notamment pour sa défense des émeutiers du Capitole lors de l’assaut du 6 janvier 2021 à Washington, et pour son soutien exprimé par le passé à la mouvance complotiste d’extrême droite QAnon.
« Le peuple américain mérite un FBI transparent, responsable, et engagé en faveur de la justice. La politisation de notre système judiciaire a érodé la confiance du public, mais c’est terminé », a martelé Kash Patel sur les réseaux sociaux peu après sa nomination entérinée. « Ma mission en tant que directeur est claire : laissez les bons flics être des flics et rétablir la confiance dans le FBI », a-t-il encore affirmé.
Purge au sein de la police fédérale
« Je ne peux pas imaginer pire choix », a déclaré le sénateur démocrate Dick Durbin à ses collègues avant le vote. Kash Patel est « dangereusement et politiquement extrême », l’a-t-il attaqué, après avoir qualifié sa nomination de « catastrophe politique et pour la sécurité nationale ». Kash Patel « a répété son intention d’utiliser » la police fédérale « de notre nation pour se venger de ses ennemis politiques », a poursuivi l’influent sénateur.
Au cours de son audition au Sénat, en janvier, M. Patel avait nié avoir une « liste d’ennemis » et avait assuré que « tous les agents du FBI [seraient] protégés contre des représailles politiques ».
Le FBI, à l’image de l’administration fédérale dans son ensemble, est vivement secoué depuis le retour au pouvoir de Donald Trump il y a un mois. La presse américaine rapporte une purge en cours en son sein, entre hauts responsables écartés, poussés à la démission, à la retraite, ou limogés, et licenciements ou sanctions en préparation pour des dizaines d’agents ayant participé aux enquêtes judiciaires relatives à l’assaut contre le Capitole en 2021 et à la rétention par Donald Trump de documents classifiés après son premier mandat.
Neuf agents du FBI ont même lancé au début du mois une procédure judiciaire pour empêcher le ministère de la justice de collecter des informations sur ceux qui ont été impliqués dans ces investigations.
Un mandat de dix ans
Né à New York, Kash Patel est le fils d’immigrants indiens et a travaillé à divers postes à responsabilité dans la première administration Trump (2017-2021), notamment comme directeur pour le contreterrorisme. Il succède à la tête du FBI à Christopher Wray, qui avait démissionné après la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle en novembre 2024.
Les chefs du FBI sont nommés pour une durée de dix ans afin de les protéger de toute influence politique et d’assurer leur indépendance. Mais lors de son premier mandat, Donald Trump avait renvoyé le directeur dont il avait hérité, James Comey, après que ce dernier ait occupé le poste pendant plus de trois ans et demi (2013-2017). M. Wray, resté plus de sept ans à la tête de la police fédérale, avait été nommé en août 2017 par le président républicain qui l’a finalement considéré comme insuffisamment loyal.
Avant M. Patel, d’autres personnalités choisies par Donald Trump et critiquées en particulier par les démocrates ont vu leur nomination actée par le Sénat, comme le vaccinoseptique Robert F. Kennedy Jr au ministère de la santé et Tulsi Gabbard à la tête de la CIA, malgré ses positions proches de Moscou.
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