L’administration américaine a buté sur une opposition de la Russie et de la Chine dans sa démarche visant à engager une transition de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) en une mission de la paix de l’ONU. Elle a abandonné sa proposition de changement.
Les deux pays ayant droit de véto au Conseil de Sécurité des Nations Unies se sont catégoriquement opposés à la proposition américaine de passer d’une mission multinationale autorisée par l’ONU en une mission onusienne. Pour l’administration Biden, ce changement permettrait de résoudre le problème de financement qui perturbe le déploiement total de la mission en Haïti.
« Nous ne nous inclinons pas devant ceux qui n’ont pas à cœur les intérêts du peuple haïtien », a déclaré à Reuters un responsable américain sous couvert d’anonymat. « Nous adoptons une approche stratégique et nous nous appuyons sur l’élan que nous avons entendu de la part du président haïtien. »
Dans le dernier projet consulté par Miami Herald, les termes relatifs au changement de la mission ont été enlevés. Il est seulement question de trouver un renouvellement d’une année pour la MMSS dont le déploiement a débuté en juin dernier avec environ deux cent policiers kényans.
Selon l’ambassadeur adjoint russe à l’ONU, Dimitri Polyanskiy, le pays de Vladimir Poutine souhaite donner plus de temps à la force de sécurité pour se mettre en place. « Nous ne voulons pas préjuger du résultat du MSS. Il est trop tôt pour tirer des conclusions », a-t-il ajouté ce dimanche.
Ce lundi 30 septembre, la question du renouvellement du mandat de la MMSS qui arrive à expiration le 2 octobre sera débattu au Conseil de Sécurité. Les États-Unis et l’Equateur cherchent une prolongation d’une année pour cette mission qui peine à réunir les moyens financiers nécessaires pour répondre à ses obligations sur le terrain.
Actuellement, 382 policiers du Kénya et environ 25 policiers et soldats de la Jamaïque et du Belize sont sur le terrain en Haïti pour aider la police haïtienne à lutter contre les gangs et rétablir un climat sécuritaire favorable à la tenue des prochaines élections.
Haïti 24 avec Miami Herald et Reuters