L’activité physique permet de lutter contre le déclin des performances cognitives

Sandrine Cabut Une étude américaine montre que les performances cognitives et le volume de matière grise des seniors en bonne santé chutent moins chez les plus actifs. Publié le 23 juillet 2019 à 16h00, mis à jour à 06h19 Temps de Lecture 2 min. Article réservé aux abonnés « Dix mille pas et plus ». L’activité physique

Une étude américaine montre que les performances cognitives et le volume de matière grise des seniors en bonne santé chutent moins chez les plus actifs.

Publié le 23 juillet 2019 à 16h00, mis à jour à 06h19 Temps de Lecture 2 min.

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« Dix mille pas et plus ». L’activité physique serait-elle un des meilleurs moyens de retarder la survenue d’un Alzheimer ? A l’heure où la recherche de médicaments contre cette maladie neurodégénérative accumule les échecs, une étude américaine publiée le 16 juillet dans la revue scientifique JAMA Neurologylivre de nouvelles données sur les effets neuroprotecteurs de l’activité physique.

L’équipe de Jennifer Rabin (Massachusetts General Hospital, Boston) a suivi pendant sept ans 182 seniors (73 ans en moyenne) cliniquement en bonne santé. Au début de l’étude, leur niveau d’activité physique a été évalué avec un podomètre. Ils ont eu également une mesure de la charge amyloïde dans leur cerveau. Une charge élevée reflète une forte accumulation de protéines bêta-amyloïdes, état qui peut précéder de plusieurs années le début clinique d’une maladie d’Alzheimer. Ces participants ont ensuite bénéficié de tests annuels de leurs performances cognitives et d’IRM cérébrales appréciant le volume de matière grise.

Résultats : parmi les personnes avec une charge amyloïde élevée – donc plus à risque de maladie d’Alzheimer –, les performances cognitives chutent nettement moins au cours des sept ans de suivi chez celles ayant une activité physique importante (8 300 pas par jour) que chez celles ayant une activité physique limitée (2 900 pas par jour). Parallèlement, la perte de matière grise à la fin de l’étude est moindre dans le groupe des individus les plus actifs, surtout chez ceux avec une charge amyloïde élevée.

Retarder la progression de la maladie d’Alzheimer

Ces bienfaits de l’activité physique sur le cerveau sont indépendants des facteurs de risque vasculaire (hypertension artérielle, diabète, tabagisme, excès de poids), soulignent les auteurs. « Des approches interventionnelles ciblant à la fois l’activité physique et les facteurs de risque vasculaire pourraient avoir des effets bénéfiques additionnels pour retarder la progression de la maladie d’Alzheimer », écrivent-ils.

Analyse partagée par le professeur de santé publique et chercheur Philippe Amouyel (université de Lille) : « A l’échelle épidémiologique, la lutte contre la sédentarité est le troisième facteur le plus protecteur de la maladie d’Alzheimer, derrière le niveau d’études, et l’arrêt du tabac, précise ce spécialiste, auteur du Guide anti-Alzheimer (Cherche Midi, 2018). L’étude publiée dans JAMA Neurology suggère que l’activité physique agit sur la charge amyloïde, donc directement sur l’un des mécanismes de la maladie. Et la force de ce travail réside dans son caractère prospectif. »