Encore quelques minutes avant le départ. Des policiers à l’air grave enfilent leurs gilets pare-balles, mercredi 18 juin, tandis que l’un d’eux démarre le minivan blindé dans une petite cour d’immeuble de Soumy, capitale de la région ukrainienne du même nom, frontalière de la Russie. La mission du jour consiste à évacuer une famille comptant deux
Encore quelques minutes avant le départ. Des policiers à l’air grave enfilent leurs gilets pare-balles, mercredi 18 juin, tandis que l’un d’eux démarre le minivan blindé dans une petite cour d’immeuble de Soumy, capitale de la région ukrainienne du même nom, frontalière de la Russie. La mission du jour consiste à évacuer une famille comptant deux enfants hors du petit village de Bilopillia, situé à une dizaine de kilomètres de la Russie. Ces dernières semaines, la zone est devenue de plus en plus risquée, à mesure que l’artillerie russe et les drones FPV (first person view, « à pilotage en immersion ») se sont mis à la frapper. Bilopillia n’est qu’un village parmi des dizaines d’autres où la population a reçu la recommandation d’évacuer depuis que l’armée russe est à l’offensive sur le nord de la région de Soumy.
« Les Russes font voler leurs drones FPV dans la ville », raconte Viktoriia Kiritchenko, 46 ans, arrivée de son village de Vorojba avec son fils, Dmytro, après que leur maison a été en partie endommagée par l’explosion d’une puissante bombe aérienne guidée. « Certains continuent de vivre dans ces villages, même si leurs maisons ont été touchées, relève Alyona Stavitsakaya, membre des White Angels, une force de police chargée des évacuations. Avec le temps, la notion du danger diminue et les gens s’habituent. »
Menacée, Soumy retient son souffle, alors que les forces russes ne sont plus qu’à une vingtaine de kilomètres du centre-ville, après le retrait des troupes ukrainiennes de la région russe de Koursk. Ces dernières semaines, l’armée du Kremlin est parvenue à prendre le contrôle de 200 kilomètres carrés du côté ukrainien de la frontière, selon le site d’analyse militaire proche de l’armée de Kiev, DeepState. Le front se rapproche et, désormais, les échos de l’artillerie se font entendre jusque dans le centre de Soumy. Provocateur, et confiant dans les capacités de son armée, le président russe a aussi déclaré, vendredi 20 juin, « ne pas exclure » la prise de la ville de Soumy.
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