Laure Foucher, spécialiste de la politique étrangère israélienne : « Israël fait tout pour exclure la France du Proche-Orient »

Laure Foucher, spécialiste de la politique étrangère israélienne : « Israël fait tout pour exclure la France du Proche-Orient »

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et le président français, Emmanuel Macron, arrivent pour tenir une conférence de presse conjointe à Jérusalem le 24 octobre 2023. CHRISTOPHE ENA / AFP Laure Foucher est maîtresse de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique, spécialiste de la politique étrangère israélienne. A l’approche de la reconnaissance de l’Etat

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et le président français, Emmanuel Macron, arrivent pour tenir une conférence de presse conjointe à Jérusalem le 24 octobre 2023.

Laure Foucher est maîtresse de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique, spécialiste de la politique étrangère israélienne. A l’approche de la reconnaissance de l’Etat de Palestine par la France, prévue lundi 22 septembre à l’ONU – un geste qui suscite la colère d’Israël –, elle analyse pour Le Monde la détérioration des relations entre les deux pays. Un antagonisme qui va bien au-delà de la question palestinienne.

Les relations diplomatiques entre la France et Israël ont-elles atteint leur niveau le plus critique ?

On peut effectivement le penser. Les deux pays ont toujours eu des sujets de profonde discorde sur le Proche-Orient, en premier lieu sur la question palestinienne. La plupart du temps, ils étaient mis sous cloche, au profit d’autres dossiers qui ont cimenté la relation bilatérale – notamment le dossier nucléaire iranien, considéré comme une priorité stratégique. Aujourd’hui, les autorités israéliennes continuent de se présenter comme la tête de pont des Occidentaux au Proche-Orient, mais en réalité les divergences entre les intérêts stratégiques de la France et ceux d’Israël, tels que conçus après l’attaque du 7 octobre 2023, se sont profondément accrues. Les vieux différends se sont plus qu’exacerbés. De nouveaux sont apparus, comme en Syrie. Dans le même temps, les intérêts communs se retrouvent fragilisés, comme on le voit avec le dossier iranien.

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