Laurent Wauquiez, le président du groupe la Droite républicaine, à l’Assemblée nationale, le 21 octobre 2024. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE » Ces dernières semaines, les députés du « socle commun » apprennent à travailler ensemble, notamment autour de petits déjeuners communs organisés par le chef du gouvernement. Mercredi 13 novembre, celui-ci rassemblait autour de quelques viennoiseries les députés
Ces dernières semaines, les députés du « socle commun » apprennent à travailler ensemble, notamment autour de petits déjeuners communs organisés par le chef du gouvernement. Mercredi 13 novembre, celui-ci rassemblait autour de quelques viennoiseries les députés Les Républicains (LR), MoDem, Horizons et Renaissance de la commission des affaires économiques. Entre le café et les croissants, certains macronistes interpellent le premier ministre : ils digèrent encore très mal la sortie de Laurent Wauquiez au 20 heures de TF1, deux jours plus tôt.
Triomphant, le député de Haute-Loire, chef du groupe la Droite républicaine (DR), annonçait – tel le ministre de l’économie qu’il a refusé d’être – la revalorisation des retraites à hauteur de l’inflation dès le 1er janvier 2025. De fraîches, les relations entre le prétendant à l’Elysée en 2027 et les autres composantes du « socle » ont viré à glaciales depuis, obligeant la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, à prendre position. « C’est une avancée collective au service de la protection des retraités modestes, pas le symbole d’une victoire partisane », affirme-t-elle, le 17 novembre dans La Tribune Dimanche, s’inquiétant « que les ambitions viennent perturber notre action ».
Pas suffisant pour calmer l’ire des élus Renaissance. « Il y a un agressé et un agresseur », ose un conseiller de Gabriel Attal, décrivant un président du groupe Ensemble pour la République (EPR) « tendant la main » à son homologue de DR, qui lui répond à grands « coups de canif dans le contrat », comme lors de la répartition des postes à l’Assemblée nationale, en octobre.
« Une posture d’opposition »
Aux yeux des macronistes, M. Wauquiez reste le responsable de la défaite pour la présidence de la commission des affaires économique d’un des leurs, Stéphane Travert, contre l’« insoumise » Aurélie Trouvé, pour avoir incité ses troupes à s’abstenir. Il lui est aussi reproché ses critiques répétées contre l’ex-majorité avec laquelle il est censé aujourd’hui faire bloc. Transfuge de la droite, Franck Riester met en garde son ancien camarade. « Wauquiez a accepté l’entrée de LR au gouvernement contraint et forcé par ses propres troupes et par l’opinion, mais il reste dans une posture d’opposition à nous et y revient dès qu’il en a l’opportunité. Cela ne peut pas durer », prévient le député Renaissance de Seine-et-Marne.
Mais, derrière Laurent Wauquiez, les griefs touchent aussi le premier ministre, accusé de favoriser l’élu de la Haute-Loire et la droite au détriment des autres composantes du « socle commun ». « Le tropisme de Michel Barnier à vouloir remettre en selle LR et Laurent Wauquiez devient gênant, cingle le député Horizons de Seine-et-Marne, Frédéric Valletoux. L’objectif n’est pas de redorer le blason d’un parti qui a fait 5 % à la présidentielle, mais de redresser la France. »
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