Après la disparition de Frankétienne, c’est au tour d’Anthony Phelps de faire son grand voyage. L’un des piliers de la littérature haïtienne s’en est allé. En effet, le grand écrivain a rendu l’âme sur un lit d’hôpital à Montréal, entouré de sa famille, a appris Haïti24. L’homme de 96 ans était souffrant, mais les causes exactes de sa mort n’ont pas encore été révélées.

Une trajectoire de vie marquée par la dictature des Duvalier

Le 25 août 1928 a vu naître celui qui allait devenir l’un des plus grands poètes et romanciers haïtiens, Anthony Phelps. Sous le régime dictatorial de François Duvalier, qui s’étend de 1957 à 1971, Anthony Phelps est emprisonné, puis contraint à l’exil au Canada.

Après un bref passage dans le New Jersey, où il étudie la chimie, il s’installe définitivement au Canada. Là-bas, il étudie la photographie et la céramique à l’École des beaux-arts de Montréal.

Anthony Phelps et sa bibliographie riche et influente

Anthony Phelps laisse derrière lui une bibliographie foisonnante, entre poésie et romans. Il est l’auteur de plus d’une vingtaine d’ouvrages, dont le plus célèbre, Mon pays que voici, un texte qui a été transcrit en version audio avec la voix du poète lui-même.

L’œuvre d’Anthony Phelps a une portée universelle, ce qui explique la traduction de plusieurs de ses ouvrages en différentes langues : espagnol, anglais, russe, ukrainien, allemand, italien, japonais, entre autres. Cela témoigne de l’importance et de la reconnaissance de l’écrivain dans le monde de la littérature.

À travers ses écrits, les âmes continueront à se nourrir et à s’inspirer. Les chefs-d’œuvre d’Anthony Phelps font d’ailleurs partie des programmes d’études françaises de certaines des plus grandes universités américaines, comme Princeton, Saint Michael’s College ou encore Iowa State University.

Hommage à Anthony Phelps

À l’annonce de la mort de ce grand homme, les hommages pleuvent de toutes parts. Le gouvernement haïtien, dans un communiqué, a adressé ses sympathies à la famille de l’écrivain et a salué ses prouesses littéraires.

« C’est avec une profonde tristesse et une immense émotion que le Premier ministre, Monsieur Alix Didier Fils-Aimé, s’incline devant la mémoire d’Anthony Phelps, poète, romancier et diseur, décédé récemment. »

(Bureau de communication de la Primature)

« Aujourd’hui, Haïti perd l’un de ses plus grands ambassadeurs culturels. Anthony Phelps nous laisse un héritage littéraire qui continuera de rayonner à travers les générations. Le Premier ministre exprime, en son nom et au nom de tout le peuple haïtien, ses plus sincères condoléances à la famille d’Anthony Phelps ainsi qu’à la communauté littéraire internationale. »

Au cours de sa longue carrière, Anthony Phelps a reçu de nombreux prix et distinctions. Il a notamment été récompensé à Cuba par deux prix de poésie Casa de las Américas et a obtenu d’autres distinctions. En 2001, le gouvernement québécois lui a rendu hommage en lui décernant une plaque dans le cadre du forum Encre noire, littérature et communautés noires.

Anthony Phelps s’en est allé, mais son œuvre restera éternellement vivante.

©️ Djouly Mombrun