En marge du Sommet du G20 organisé à Rio de Janeiro, Emmanuel Macron a proféré des propos insultants visant les dirigeants et le peuple haïtiens, ce qui a suscité de nombreuses réactions. L’ancien coordonnateur du Conseil Présidentiel, Edgard Leblanc, estime que « le président français feint d’ignorer que l’intelligence ne se mesure ni à la volonté d’invectiver les dirigeants haïtiens, ni à la révision de l’histoire, mais bien à l’acceptation et à l’assumation du passé colonial et esclavagiste de la France. »

Leblanc souligne que « la rançon de l’indépendance, qui a hypothéqué l’avenir d’Haïti et fut imposée par la France, devrait inciter les dirigeants français à inscrire Haïti comme une priorité dans leur politique de coopération, à l’image de ce qu’ont fait les Allemands envers les Juifs après la Seconde Guerre mondiale. »

Par ailleurs, il invite Emmanuel Macron à cesser de s’immiscer avec arrogance dans les affaires d’Haïti : « Il ne s’est pas gêné pour intervenir avec suffisance dans une affaire relevant essentiellement des autorités haïtiennes, en déclarant qu’il soutenait le Premier ministre Conille, qu’il trouvait formidable… Cela n’est qu’un prétexte pour ternir l’image d’Haïti et de ses dirigeants, surtout après que la question de la double dette de l’indépendance a été portée à la tribune des Nations Unies en septembre dernier. »

Edgard Leblanc conclut avec fermeté : « L’indépendance d’Haïti, acquise au prix du sang, ne devrait jamais être conditionnée à une quelconque indemnisation. Cette rançon devra être restituée, tôt ou tard. Les souffrances actuelles seront surmontées grâce à la résilience, à la détermination et à la dignité du peuple haïtien, un peuple qui, tel un roseau, plie mais ne rompt pas. Haïti se relèvera, et demain sera un autre pays. »

Wallace Élie