Le corps de Lina retrouvé, après treize mois d’enquête qui ont marqué en Alsace

Le corps de Lina retrouvé, après treize mois d’enquête qui ont marqué en Alsace

Portrait de Lina, l’adolescente de 15 ans disparue le 23 septembre 2023, affiché le long de la route D350 entre Plaine (Bas-Rhin) et Saint-Blaise-La-Roche, le 17 octobre 2024. SEBASTIEN BOZON/AFP A l’image du choc qu’a suscité le sort de Lina dans la région, les Dernières Nouvelles d’Alsace, le quotidien régional qui a suivi de très

Portrait de Lina, l’adolescente de 15 ans disparue le 23 septembre 2023, affiché le long de la route D350 entre Plaine (Bas-Rhin) et Saint-Blaise-La-Roche, le 17 octobre 2024.

A l’image du choc qu’a suscité le sort de Lina dans la région, les Dernières Nouvelles d’Alsace, le quotidien régional qui a suivi de très près les péripéties de cette longue enquête « hors norme », a publié sur sa « une » jeudi 17 octobre au matin une photo en gros plan du visage de l’adolescente souriante sous un titre plus imposant que d’habitude : « Lina, le terrible dénouement ».

La veille, le communiqué du procureur de la République de Strasbourg avait mis fin de façon tragique à plus d’un an d’angoisses et d’attente en annonçant la découverte du corps de l’adolescente de 15 ans, en partie immergé dans un cours d’eau, dans une zone boisée et isolée de la Nièvre. Des analyses ADN menées en urgence ont confirmé qu’il s’agissait bien de la jeune fille.

Disparue le 23 septembre 2023, un samedi matin, le long du chemin de quelques kilomètres qu’elle empruntait régulièrement entre son domicile à Plaine (Bas-Rhin) et la gare de Saint-Blaise-la-Roche, l’adolescente était demeurée introuvable malgré les nombreuses recherches sur le terrain : battues auxquelles s’étaient joints des volontaires, sondages des lacs et étangs avoisinants, pistages de chiens…

Confiée à deux juges d’instruction du parquet de Strasbourg, l’enquête a semblé stagner pendant des mois. Si chaque perquisition dans les diverses maisons des paisibles villages de la vallée de la Bruche a été très suivie par les médias, aucun témoignage ou autre élément ne permettait de retracer les quelques minutes où Lina semblait s’être envolée entre le dernier appel passé à son petit ami et l’arrêt du bornage de son téléphone le long de la D350.

Au cours de ces mois de recherches infructueuses, la mère de Lina, Fanny Groll, avait organisé avec son avocat plusieurs conférences de presse ainsi que des appels dans des émissions de télévision pour tenter d’obtenir des informations, et dénoncer les attaques et le harcèlement dont elle ou sa fille étaient victimes sur les réseaux sociaux.

Un suspect qui se suicide

C’est à l’été que l’instruction avait connu un rebondissement avec l’identification d’un suspect. La vidéo surveillance avait capté des images de centaines de véhicules. Parmi eux, une Ford Puma volée par Samuel Gonin, 43 ans, et retrouvée dans le sud de la France. Lorsque les recherches pour retrouver l’adolescente reprennent le 30 juillet, sur les traces du trajet reconstitué du véhicule, l’homme est mort. Il s’est suicidé au début du mois alors qu’il devait être jugé quelques jours plus tard pour le vol avec violence du sac d’une vieille dame de 90 ans. A son domicile de Besançon où son corps a été retrouvé, il a laissé un mot qui ne fait aucune mention de Lina mais énonçait : « J’ai perdu mon honneur, ma dignité, mon humanité. Je dois partir. Je ne sais pas me contrôler. » Selon les détails que la presse locale reconstitue alors, l’homme séparé et père de deux enfants a connu récemment, et jusqu’à sa mort, un parcours erratique et violent.

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