Au centre, Nora Achahbar, la secrétaire d’Etat aux finances néerlandaise, démissionaire, lors de la cérémonie de prestation de serment des nouveaux ministres devant le roi Willem-Alexander (de dos), au palais Huis ten Bosch, à La Haye, le 2 juillet 2024. REMKO DE WAAL / AFP Il a vacillé mais n’est pas tombé : confronté aux conséquences
Il a vacillé mais n’est pas tombé : confronté aux conséquences de la crise des violences qui ont eu lieu, jeudi 7 novembre, à Amsterdam, à l’issue de la rencontre de football entre l’Ajax et le Maccabi Tel-Aviv, le gouvernement néerlandais a, de peu, évité la chute, vendredi 15 novembre.
La secrétaire d’Etat aux finances, Nora Achahbar, membre du parti de centre droit Nouveau contrat social (NSC), l’une des quatre formations de la coalition dirigée par le premier ministre, Dick Schoof, avait, dans la journée, annoncé sa démission. Cette juriste d’origine marocaine, ancienne avocate puis procureure, se disait heurtée par les propos à caractère raciste tenus par plusieurs de ses collègues lors de discussions sur les événements qui ont secoué la capitale du pays.
Les autres ministres du NSC allaient-ils, eux aussi, démissionner et, ainsi, entraîner une crise, quatre mois et demi à peine après l’entrée en fonction de la coalition qui regroupe aussi le parti libéral (VVD), le parti agrarien BBB et le Parti pour la liberté (PVV), la formation d’extrême droite de Geert Wilders ? Vers 22 heures, après une longue discussion entre les dirigeants des quatre formations, la démission de Mme Achahbar a été actée mais la coalition a survécu, les membres du Nouveau contrat social décidant de ne pas imiter leur collègue.
« Polarisation »
Alors même que celle-ci expliquait, dans une lettre aux députés, que « la polarisation de la société [néerlandaise] menace le lien entre les personnes » et fait en sorte que « les autres sont vus comme des adversaires, non comme des semblables ». Une allusion aux propos tenus par M. Wilders à propos des événements d’Amsterdam, mais aussi aux discours publics d’autres responsables.
Lundi 11 novembre, le ministre des finances, Eelco Heinen, aurait ainsi estimé que les auteurs des violences à Amsterdam étaient « le pus de la société ». Mais, selon certaines sources à La Haye, ce responsable libéral aurait, en réalité, voulu évoquer l’antisémitisme pour juger que ce problème ne pouvait être réglé comme « un bouton qu’on presse pour en expulser le pus ».
Jurgen Nobel, autre membre libéral du gouvernement, secrétaire d’Etat à la participation et l’intégration, avait jugé que le pays était confronté à « un très vaste problème d’intégration » de jeunes musulmans qui « pour une très grande partie d’entre eux ne respectent pas les normes et les valeurs auxquelles nous souscrivons ».
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