Le pilotage de la politique étrangère et de défense française « à bout de souffle »

Le pilotage de la politique étrangère et de défense française « à bout de souffle »

L’hôtel des Invalides, où se trouve le bureau de l’actuel secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, le 1er novembre 2023. MIGUEL MEDINA / AFP Alors que le rapprochement en cours entre les Etats-Unis et la Russie risque de redessiner la géopolitique mondiale, une note de l’Institut Montaigne publiée le 19 février, alerte sur le

L’hôtel des Invalides, où se trouve le bureau de l’actuel secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, le 1er novembre 2023.

Alors que le rapprochement en cours entre les Etats-Unis et la Russie risque de redessiner la géopolitique mondiale, une note de l’Institut Montaigne publiée le 19 février, alerte sur le pilotage actuel de la politique étrangère et de défense française. Un « système à bout de souffle », selon le think tank, qui a choisi de sortir son étude au moment où l’appareil diplomatique, sécuritaire et militaire doit, d’ici au mois de mai et à la demande du chef de l’Etat, se lancer dans une révision de la « revue nationale stratégique », un document de doctrine censé remettre à plat les priorités.

Cette note, rédigée par Jonathan Guiffard – chercheur associé à l’Institut Montaigne et à l’Institut français de géopolitique, lui-même passé par plusieurs ministères régaliens dont celui des armées –, est un reflet des questionnements de la haute administration française. Un constat relativement inquiet posé sur les limites du système actuel, fruit d’une trentaine d’auditions auprès de personnalités en poste ou l’ayant été, dans les services en première ligne sur ces sujets.

A l’aune de ces échanges, M. Guiffard pointe une liste de fragilités. Au cœur de son propos, une forme de circonspection vis-à-vis d’un système certes agile, mais à la fois centralisé autour du président de la République et très éparpillé, avec pour résultat un émiettement de la réflexion et des freins majeurs dans la mise en œuvre des décisions. « Alors même que les défis se multiplient (…) le cadre institutionnel reste le même et s’épuise », souligne le chercheur.

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Elise Vincent
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