Pour l’heure, cette question demeure sans réponse. Mais entretemps, Fritz William Michel multiplie les rencontres afin de mettre toutes les chances de son coté.
Tant au Sénat de la République qu’à la chambre des députés, la guerre des positions est ouverte. D’un coté, les progouvernementaux entendent mettre leur poids dans la balance pour doter le pays d’un gouvernement. De l’autre, les farouches opposants ne jurent que par le départ ou la destitution du président de la République.
Passera ou ne passera pas ? Le sort du Premier ministre nommé, Fritz William Michel est entre les mains des parlementaires.
Conscient de ce fait, comme tous les autres nommés avant lui à ce poste d’ailleurs, le cadre de l’administration publique est parti en croisade suite à sa nomination. Selon une source proche du cabinet ministériel, Fritz William Michel s’est déjà entretenu avec pas mal de parlementaires, toutes tendances confondues.
Outre des députés et des sénateurs, le prétendant à la Primature a aussi eu un entretien avec le gouverneur de la Banque Centrale. Toujours d’après notre source.
A la réflexion, la question se pose : Fritz William Michel est-il parvenu à convaincre les élus rencontrés à ratifier sa déclaration de politique ? Une interrogation qui demeure pendante.
Mais, si l’on s’en tient aux dernières déclarations officielles des opposants au Parlement, il conviendrait de dire que les positions sont plus radicales que jamais.
Les députés de l’opposition, dans une note publiée 24 heures après la nomination de Fritz William Michel, ont clairement désapprouvé la démarche, pour se cramponner encore plus à leur demande de mise en accusation du Président de la République, Jovenel Moïse.
Au sénat de la république également, le groupe des 4 n’a donné aucun signe d’assouplissement de position. Bien au contraire !
Dans une lettre adressée au Président du corps, les 4 sénateurs n’ont juré que par la démission de l’occupant du Palais national, la formation d’un gouvernement de transition, la tenue du procès PetroCaribe…
Si le Premier ministre nommé n’a pas encore convaincu les opposants, il est certain que sa politique générale ne bénéficiera pas de leur bénédiction.
Mieux en encore, aura-t-il la chance que Michel Lapin n’a pas eu, à savoir subir l’épreuve du grand oral ? Une autre question qui demeure sans réponse.
Mais attention ! Les sénateurs de l‘opposition qui jusqu’ici donnent l’impression d’être les détenteurs légitimes du monopole de la violence risquent de buter sur la résistance des progouvernementaux.
« Quelqu’un peut être victime de violence une fois ou deux, mais il ne peut pas l’accepter indéfiniment », a averti un sénateur de la majorité présidentielle, Onondieu Louis. Victimes des actes de vandalisme de leurs pairs qui ont pris l’ascendant sur le débat parlementaire, les sénateurs proches du pouvoir ne vont plus accepter de subir de la violence indéfiniment. Vont-ils répondre par la violence ? Onondieu Louis n’en donne pas la garantie, mais ce dernier a presque juré que le pays sera doté d’un gouvernement.
En tout cas, la balle est dans le camp des députés actuellement dont le bureau dispose des pièces du Premier ministre nommé.