Le programme Humanitarian Parole octroyant une libération conditionnelle à quatre pays de l’Amérique centrale et de la Caraïbe dont Haïti pourrait entraîner une fuite massive des policiers haïtiens vers les Etats-Unis, alors que la situation d’insécurité tend à s’aggraver chaque jour.
Le nombre croissant des policiers qui produisent des demandes de passeports suscite de graves inquiétudes, selon un article du journal américain Miami Herald, citant le directeur de l’Immigration.
En effet, l’administration Biden a annoncé le 5 janvier que les États-Unis permettront à jusqu’à 30 000 migrants par mois en provenance d’Haïti, de Cuba, du Nicaragua et du Venezuela d’entrer légalement dans le cadre d’un nouveau programme de libération conditionnelle. Depuis, des milliers d’Haïtiens affluent vers les bureaux de l’immigration pour obtenir leurs documents de voyage.
En plus de trois nouveaux centres de réception de passeports, un bureau a été aménagé spécialement au Commissariat de Delmas 33 pour les policiers et leurs proches désirant obtenir leurs documents de voyage. « Le taux auquel les membres de la force demandent des passeports pour eux-mêmes et leurs parents n’est rien de moins que désastreux pour Haïti », a déclaré Jean Osselin Lambert, directeur de l’immigration, au Miami Herald.
Le directeur de l’immigration croit que « nous sommes sur le point de perdre un tiers des policiers avec ce programme ».
De son côté, l’économiste Fritz Jean estime qu’un tiers pourrait être trop faible et que la plupart des policiers ont perdu confiance dans la hiérarchie. « Le travail à venir est immense. Rétablir la confiance ne sera pas une tâche facile », a-t-il déclaré.