Comme annoncé, la Cour supérieure des Comptes et du Contentieux administratif (CSC/CA) a produit sur demande du Sénat de la République le rapport (préliminaire) de son enquête sur la gestion des fonds PetroCaribe pour la période 2008-2018. La copie volumineuse du document a été transmise ce jeudi 31 janvier 2019 au président du grand Corps,
Comme annoncé, la Cour supérieure des Comptes et du Contentieux administratif (CSC/CA) a produit sur demande du Sénat de la République le rapport (préliminaire) de son enquête sur la gestion des fonds PetroCaribe pour la période 2008-2018. La copie volumineuse du document a été transmise ce jeudi 31 janvier 2019 au président du grand Corps, Dr Carl Murat Cantave, près d’un an après le début des investigations.
Au prime abord, il faut souligner le professionnalisme des commissaires de la Cour des Comptes qui ont réalisé un exercice technique acceptable en basant leur travail sur l’analyse des faits strictement. Ainsi, contrairement aux élucubrations colportées par les secteurs de l’opposition politique, les enquêteurs de la CSC/CA ont une fois pour toute coupé court aux fausses rumeurs concernant le montant exact qui a été alloué à l’exécution des projets dans le cadre de l’accord PetroCaribe. En effet, au lieu des 3,8 milliards de dollars longtemps mis en avant par certains politiciens, la Cour des Comptes a confirmé qu’il ne s’agirait effectivement que de 1,6 milliard de dollars de dépense sur dix ans. « De septembre 2008 à septembre 2016, la CSC/CA a recensé 409 projets provenant des résolutions prises en Conseil des Ministres pour une valeur de 2,238,164,040.74 milliards de dollars américains. Suite à une série de désaffectations et de réaffectations, le budget a été révisé à 1,738,691,909.70 USD. Selon les rapports de décaissements du BMPAD, 1,605,905,287.84 USD ont été décaisses, soit 92,4 % pour le financement des projets. », lit-on en effet dans le rapport.
Ceci aura pour effet de mater cette vile campagne de propagande visant à influencer l’opinion publique en tentant de grossir exagérément les chiffres afin de soulever la population dans certains cas contre des anciens serviteurs de l’Etat à des fins d’élimination politique purement et simplement.
Le rapport « préliminaire » de la Cour des Comptes a eu le mérite, d’une part, de disculper certains hauts responsables de l’Etat sur lesquels pesaient de graves accusations de corruption en établissant les faits réels et, d’autre part, de mettre en lumière l’implication jusqu’au cou de certaines firmes qui, jusqu’ici, essayaient tant mieux que mal de se laver de tout soupçon et tirer le drap sur leurs basses manœuvres. A ce titre, il est important de citer la firme de construction Vorbe et Fils dont les responsables se targuaient encore d’être blancs comme neige jusqu’à même relayer la demande légitime des jeunes « PetroChallengers » « Kot Kòb PetwoKaribe a ? » alors que le nom de ladite compagnie est figurée en lettre d’or dans le rapport d’enquête de la CSC/CA.
En dépit de certains manquements constatés dans la conduite de l’enquête de la Cour des Comptes, comme le silence sur l’épisode Patrick Noramé, ex-DG du Bureau de Monétisation des Programmes d’Aide au Développement (BMPAD) sous l’administration duquel plus de 80 millions de dollars du fonds PetroCaribe ont été volatilisés, les commissaires du CSC/CA ont quand même réussi à retirer le dossier de l’ornière des combines politiciennes pour le transformer en un dossier d’Etat qui mérite d’être traité avec science et impartialité afin que la lumière puisse effectivement jaillir sur la gestion de ces fonds.
Pour plus d’un, il serait de bon ton que les personnes et entités indexées dans le rapport puissent avoir préalablement l’opportunité de se défendre devant la commission d’enquête de la CSC/CA avant même la publication du rapport afin de donner de plus larges possibilités aux enquêteurs de fonder leurs convictions. Néanmoins, on ne peut que se réjouir que le dossier PetroCaribe ait finalement pris le virage institutionnel nécessaire à son traitement efficace et judicieux
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