L’enseigne GiFi mise en vente par son fondateur

L’enseigne GiFi mise en vente par son fondateur

Dans un magasin GiFi à Limonest (Rhône), le 19 mai 2021. MAXIME JEGAT / PHOTOPQR/LE PROGRES/MAXPPP Moins d’un an après la mauvaise passe qui l’avait conduit à appeler ses banques à la rescousse, l’enseigne GiFi se trouve à nouveau dans une situation financière tendue. Son fondateur, Philippe Ginestet, 70 ans, s’est résolu à mettre en vente le

Dans un magasin GiFi à Limonest (Rhône), le 19 mai 2021.

Moins d’un an après la mauvaise passe qui l’avait conduit à appeler ses banques à la rescousse, l’enseigne GiFi se trouve à nouveau dans une situation financière tendue. Son fondateur, Philippe Ginestet, 70 ans, s’est résolu à mettre en vente le spécialiste de l’équipement de la maison et de la famille à petit prix, comme l’a révélé, jeudi 14 novembre, le média L’Informé.

Selon nos informations, la banque Lazard, mandatée par GiFi, attend d’ici au lundi 18 novembre des offres, non engageantes à ce stade, de la part des candidats. Une poignée de repreneurs, tous des distributeurs, étudient le dossier. Les noms de Carrefour, ou du groupe Zouari, propriétaire de Stokomani et Maxi Bazar, sont évoqués. Carrefour n’a pas souhaité commenter, tandis que le groupe familial n’était pas joignable jeudi.

L’objectif est d’aller vite, comme le souhaitent les créanciers. Ces derniers ont, en effet, été à nouveau sollicités afin d’octroyer un crédit relais. En mai, après des négociations menées sous la houlette du Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), les Crédit agricole et autres BNP Paribas avaient déjà accordé un prêt de 100 millions d’euros à GPG, la holding de la famille Ginestet, maison mère de GiFi, qui avait ensuite consenti une avance en compte courant à l’enseigne.

6 500 salariés

Ce prêt avait été gagé sur des actifs immobiliers, GPG étant propriétaire des magasins et autres entrepôts GiFi, mais également de murs d’autres enseignes comme Boulanger. Des discussions sont en cours avec les banques pour qu’elles mettent en place un nouveau financement de ce type. Mais, pour cela, elles demandent que le processus de cession soit bien avancé. Le CIRI regarde l’affaire de près, soucieux en particulier des risques de casse sociale pour une enseigne employant 6 500 salariés, dont la moitié dans son berceau du Sud-Ouest. L’Etat pourrait également être sollicité sous forme de report de dettes sociales et fiscales.

Lors du premier appel à l’aide, GiFi avait mis en avant des déboires liés à une migration informatique en 2023, qui avait désorganisé l’exploitation. Même si le chiffre d’affaires en 2024 est attendu en hausse par rapport à celui de l’année précédente (1,3 milliard d’euros), la reprise n’a pas été aussi nette qu’espérée.

Les caisses ne sont pas assez pleines pour que GiFi puisse reconstituer ses stocks en début d’année, un moment où les décaissements sont élevés. L’enseigne présente, en effet, la particularité de faire fabriquer dans des usines en Asie une large proportion des produits qu’elle met en rayon. Cela lui permet de maîtriser de bout en bout le cahier des charges, mais la contraint à débourser des sommes importantes plusieurs mois avant que les bougies, guirlandes ou transats n’arrivent dans ses 600 points de vente. D’autres discounteurs préfèrent se fournir auprès de sous-traitants européens ou de grossistes spécialisés dans le déstockage, et ne supportent donc pas le financement des stocks.

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