Lorsque Debbie Barna sort prendre une marche avec ses chiens Moe et Joey, elle ne peut s’empêcher de remarquer les gants et les masques qui jonchent le sol partout autour de son immeuble à logements. Publié le 26 avril 2020 à 17h43 ✓ Lien copié Donna SpencerLa Presse canadienne L’entreprise d’entretien ménager pour laquelle travaille
Lorsque Debbie Barna sort prendre une marche avec ses chiens Moe et Joey, elle ne peut s’empêcher de remarquer les gants et les masques qui jonchent le sol partout autour de son immeuble à logements.
L’entreprise d’entretien ménager pour laquelle travaille Mme Barna, à Winnipeg, et bien d’autres entreprises du genre au Canada ont remarqué une hausse de la présence de ces déchets de matériel médical contaminé depuis le début de la pandémie de la COVID-19.
« On les voit particulièrement autour des épiceries et des pharmacies, rapporte Brian Winch de Quality Maintenance, à Calgary. J’en ai vu aussi éparpillé à l’extérieur d’autres types de commerces. »
Par exemple, de nombreux automobilistes qui s’arrêtent à une station-service utilisent des gants ou des lingettes nettoyantes pour faire le plein. Puis, peu importe si une poubelle se trouve à quelques mètres, les déchets sont trop souvent balancés au sol.
Du côté de Graham Dreger, de l’entreprise Terrace Property Maintenance, à Winnipeg, ce sont les masques qui ont retenu son attention depuis que l’administratrice en chef de la santé publique du Canada, Theresa Tam, a déclaré que le port d’un masque pourrait aider à limiter la propagation du nouveau coronavirus.
« Il y a de toute évidence eu une augmentation du nombre de masques parce qu’avant les gens n’en portaient pas, mais je ne crois pas que ce soit pire ici qu’ailleurs au pays », a commenté M. Dreger.
En Ontario, Greg Jankowski de l’entreprise Patch of Green, à Milton, affirme ne pas voir de lingettes jetables, « mais beaucoup de gants et de masques ».
Les stationnements, les plates-bandes et les escaliers qui mènent à des stationnements intérieurs sont les endroits où son équipe voit le plus de matériel médical contaminé.
Tous les propriétaires de ces entreprises de nettoyage assurent que leurs équipes utilisent des pinces, des balais ou des gants pour manipuler ces détritus.
Mais à quel point ces équipements de protection personnelles peuvent-ils représenter un danger d’infection ?
« C’est difficile à dire, répond le Dr Chris Sikora responsable de la santé publique pour la région d’Edmonton. Le matériel peut contenir des traces du virus laissées par la personne qui le portait. Je ne sais pas combien de temps le virus peut demeurer actif sur ces surfaces. »
Il ajoute cependant qu’« après une certaine exposition aux éléments comme le soleil, le froid ou la pluie, l’oxydation de l’environnement va détruire le virus ».
Le Dr Sikora fait remarquer que de manière générale, personne ne va toucher ce genre de déchets au sol. À son avis, les poignées et les cadres de porte, de même que les robinets et les rampes représentent des risques bien plus grands.
D’ailleurs, si la santé publique estime que le port du masque peut aider à limiter la contagion, le Dr Sikora ne croit pas que le fait de porter des gants à l’épicerie soit utile.
« Ça ne fait pas de sens de porter des gants en public », tranche-t-il. Les travailleurs de la santé sont habitués à porter des gants et savent qu’il faut se laver les mains immédiatement avant de les enfiler et après les avoir enlevés.
Selon lui, les gens qui portent des gants en public touchent des poignées de porte et toutes sortes d’autres surfaces et continuent de se toucher le visage.