La ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt, Annie Genevard, aux côtés des médias lors de sa visite d’une ferme de vaches de race Prim’Holstein à Sully-sur-Loire, le 30 novembre 2024. JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP La ministre de l’agriculture, Annie Genevard, avait fait le choix d’aller, samedi 30 novembre, à Sully-sur-Loire (Loiret),
La ministre de l’agriculture, Annie Genevard, avait fait le choix d’aller, samedi 30 novembre, à Sully-sur-Loire (Loiret), sur l’exploitation de Jean-Louis Lefaucheux, pour faire des annonces dites « de simplification ». Ce polyculteur éleveur est secrétaire général de la fédération du Loiret, branche départementale de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). Il est vrai que les décisions prises par le gouvernement étaient en ligne avec les demandes de ce syndicat qui s’est d’ailleurs félicité de ces mesures.
Mme Genevard a, en effet, dévoilé le projet de mise en place d’un « conseil d’orientation pour la protection des cultures ». Créé par décret, ce conseil, présidé par la ministre et réunissant les parties prenantes dont les agriculteurs, les instituts de recherche et les fabricants de produits phytosanitaires, visera à « prioriser l’instruction » par l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) des demandes d’autorisation des intrants, en fonction des besoins des filières agricoles. Ce décret doit en outre inciter l’Anses à faciliter la reconnaissance mutuelle de produits déjà autorisés au niveau européen.
Deux jours plus tôt, des agriculteurs adhérents à la FNSEA associés à des membres du syndicat affilié les Jeunes Agriculteurs avaient symboliquement bloqué l’entrée de l’agence sanitaire Anses à Maisons-Alfort (Val-de-Marne). Ils s’en étaient également pris à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, à Paris, en construisant un mur en parpaing devant l’établissement et avaient soudé les portes de l’Office français de la biodiversité (OFB) à Toulouse. Des actions menées, selon eux, pour dénoncer les « entraves » de l’administration.
« Le compte n’y est toujours pas »
Concernant l’OFB, qui assure un rôle de police de l’environnement, le directeur général devra « assurer de manière immédiate la discrétion des armes en cas de contrôle », a déclaré Mme Genevard, expliquant qu’il y aura « déploiement progressif à titre expérimental (…) du port d’une caméra piéton ». La ministre s’est également dite prête à simplifier l’instruction des projets d’élevage afin de réduire les délais et de limiter les contrôles.
Contrairement à la FNSEA qui a jugé que ces annonces allaient dans le bon sens, la Confédération paysanne les a dénoncées. « Il n’y a rien sur les questions centrales de revenu et d’accompagnement vers la transition écologique », a réagi Laurence Marandola, présidente de ce syndicat, avant d’ajouter : « Pour certaines mesures, ce n’est pas de la simplification, mais de l’irresponsabilité, avec l’Anses qui devra être aux ordres du ministère, de la profession et de l’industrie des pesticides. » « Le compte n’y est toujours pas », a réagi de son côté, Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination rurale expliquant que son syndicat allait poursuivre ses actions. La FNSEA, quant à elle, a demandé à ses troupes de se mobiliser de nouveau, les 9 et 10 décembre, pour continuer à faire pression sur le gouvernement.
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