Lors de la commémoration de la Journée mondiale de la Jeunesse, le 9 août 2024, le capitaine Ibrahim Traoré, chef d’État du Burkina Faso, a prononcé un discours qui a résonné bien au-delà des frontières de son pays. Dans une prise de parole franche et courageuse, Traoré a exposé les menaces voilées auxquelles les dirigeants africains sont confrontés, et il a évoqué sans détour la mort du président haïtien Jovenel Moïse, assassiné dans des circonstances encore troublantes en juillet 2021.
Traoré n’a pas mâché ses mots en dénonçant la manière dont les puissances étrangères manipulent les dirigeants en leur rappelant le sort tragique de ceux qui ont osé défier l’ordre établi. Les exemples de Thomas Sankara, de Mouammar Kadhafi et de Jovenel Moïse sont régulièrement brandis pour semer la peur et la soumission. Pourtant, Traoré a affirmé avec force que ces intimidations ne trouveront pas d’écho auprès de lui, rappelant que le serment : « La Patrie ou la mort, nous vaincrons » est plus qu’une simple formule, mais une réalité pour ceux qui sont prêts à tout pour la liberté et l’indépendance de leur nation.
Ces propos tranchants sur la mort de Jovenel Moïse jettent une lumière crue sur l’assassinat de l’ancien président haïtien, un crime crapuleux qui reste entouré de mystères et de silences embarrassés. En Haïti, où l’ombre de ce meurtre plane toujours, les mots de Traoré résonnent comme une accusation implicite contre ceux qui ont préféré détourner le regard plutôt que d’exiger la vérité. Depuis cet assassinat, nombreux sont les politiciens haïtiens qui se sont montrés timorés, évitant de poser les questions difficiles ou de poursuivre l’enquête avec la vigueur nécessaire.
Alors que les puissances étrangères continuent de peser sur le destin des nations plus faibles, il est crucial que les dirigeants comme Traoré montrent la voie en refusant la peur et en exigeant justice pour ceux qui ont été sacrifiés sur l’autel des intérêts géopolitiques. Les mots du capitaine burkinabé rappellent cruellement aux dirigeants haïtiens qu’ils ont le devoir de faire éclater la vérité sur la mort de Jovenel Moïse, de briser l’omerta et de rendre justice à un peuple qui a trop longtemps souffert des jeux de pouvoir internationaux.
Le discours de Traoré devrait résonner dans les coins et recoins d’Haïti, rappelant à tous que le courage et la détermination sont les seuls moyens de vaincre l’injustice et de construire un avenir digne pour leur pays. Il est temps que les dirigeants haïtiens, inspirés par cet appel à la résistance, prennent la responsabilité de révéler ce qui s’est réellement passé le 7 juillet 2021 et de poursuivre sans relâche ceux qui sont responsables de ce crime abject.
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