LGV Bordeaux-Toulouse : réunis en Gironde, les opposants dénoncent un projet « inepte »

LGV Bordeaux-Toulouse : réunis en Gironde, les opposants dénoncent un projet « inepte »

Un véhicule de la gendarmerie embourbé et détruit par des manifestants contre le projet de ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse, à Lerm-et-Musset (Gironde), le 12 octobre 2024. THIBAUD MORITZ / AFP La première journée du week-end de mobilisation contre le projet de ligne à grande vitesse (LGV) entre Bordeaux-Toulouse s’est tenue, samedi 12 octobre, à Lerm-et-Musset, dans le

Un véhicule de la gendarmerie embourbé et détruit par des manifestants contre le projet de ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse, à Lerm-et-Musset (Gironde), le 12 octobre 2024.

La première journée du week-end de mobilisation contre le projet de ligne à grande vitesse (LGV) entre Bordeaux-Toulouse s’est tenue, samedi 12 octobre, à Lerm-et-Musset, dans le sud de la Gironde, à 75 kilomètres de Bordeaux, dans une ambiance parfois tendue mais sans incident majeur. En amont de ce rassemblement non autorisé, qui a réuni près de 1 000 personnes, la préfecture de Gironde avait fait état de la présence d’un grand nombre de participants cagoulés et d’une vingtaine de personnes « fichées S ».

Un seul incident a finalement émaillé cette journée lancée par une vingtaine de collectifs, dont Les Soulèvements de la Terre. Dans le milieu d’après-midi, une poignée d’individus cagoulés et habillés de noir approchent les quelques gendarmes positionnés à proximité, dont le véhicule est embourbé dans le sable. Du gaz lacrymogène est tiré, puis une grenade de désencerclement, les gendarmes abandonnent finalement leur véhicule qui est ensuite violemment endommagé.

En dehors de cet événement, la journée a été marquée par une randonnée d’une heure trente dans la forêt, ponctuée par des chants et slogans scandés tout au long du parcours. A l’arrivée, des militants construisent et installent une « vigie d’observation » en bois, de plusieurs mètres de hauteur, au cœur de la forêt Ciron, sur le futur tracé de la ligne à grande vitesse.

Au pied de l’installation, Xiko, 78 ans (qui n’a pas souhaité donner son nom) explique avoir fait le déplacement du Pays basque pour soutenir le mouvement. Il vit à Arcangues, près de Bayonne, là où devrait passer le deuxième tronçon du prolongement : la ligne Toulouse-Dax. « J’ai le tracé de la LGV dans mon salon, raconte-t-il. Ça fait trente ans que je m’y intéresse, je fais partie d’associations qui militent contre le projet. » S’il concède n’avoir encore « rien reçu d’officiel » sur une potentielle expropriation, il le dit sans détour : « Le début des travaux est prévu pour 2040. Je serai mort, mais c’est pas grave, je me bats quand même. » Ce projet, pour lui, « ne sert à rien. Pour gagner quoi, quinze, vingt minutes de Bordeaux à Hendaye ? Pour quoi faire ? »

Lors de la manifestation contre le projet de ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse, à Lerm-et-Musset (Gironde), le 12 octobre 2024. Lors de la manifestation contre le projet de ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse, à Lerm-et-Musset (Gironde), le 12 octobre 2024.

Un projet « complètement inepte »

Philippe Barbedienne, président de la Sepanso Gironde, une association de défense de l’environnement, lutte aussi contre ce projet depuis vingt ans. Il le juge « complètement inepte. On nous annonce qu’on va gaspiller plus de 15 milliards d’euros pour faire ce projet, au moment, justement, où la France croule sous les dettes ». Il se dit profondément attaché à ce pays du Ciron, terre de sa mère et de ses ancêtres, raison pour laquelle il a prêté son terrain de 2,5 hectares pour ce week-end de mobilisation. « On veut le préserver. Et actuellement, tous les projets les plus détestables sont imposés chez nous : on a déjà eu les gazoducs, une menace de ligne à très haute tension qui devrait passer ici, l’autoroute inutile A65 qui pouvait se faire autrement… »

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Claire Mayer
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