Sur le site du bâtiment historique Al-Manshiya endommagé par les frappes israéliennes, près des ruines romaines de Baalbek, au Liban, le 11 novembre 2024. ALI KHARA POUR « LE MONDE » Un espoir de protection et une petite victoire diplomatique pour le Liban. L’Unesco, l’organisation de l’ONU consacrée à la science, la culture et l’éducation, a annoncé,
Un espoir de protection et une petite victoire diplomatique pour le Liban. L’Unesco, l’organisation de l’ONU consacrée à la science, la culture et l’éducation, a annoncé, lundi 18 novembre, le placement sous « protection renforcée provisoire » de 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et l’octroi d’une assistance financière d’urgence pour sauver le patrimoine libanais.
Le pays du Cèdre avait demandé une réunion d’urgence du comité spécial de l’Unesco chargé de la protection des biens culturels en cas de conflit armé. Les craintes de destruction ou de dommages sur les sites historiques du pays se multiplient. Huit des 12 pays qui composent le bureau de ce comité s’étaient prononcés en faveur de cette session extraordinaire.
Le 6 novembre, une frappe aérienne israélienne contre la ville de Baalbek a touché les abords immédiats des riches vestiges romains de la cité antique, inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco, ravivant les craintes de dommages voire de destruction du site. Des bombardements ont ciblé des immeubles à quelque 200 mètres du périmètre des ruines romaines de Tyr, ancienne cité phénicienne qui conserve également d’importants vestiges des constructions médiévales des croisades. Et un mur entier de la citadelle de Toron, une forteresse bâtie au XIIe siècle, au temps des croisés, à Tebnine, près de Bint Jbeil, dans le sud du Liban, a été détruit fin octobre par des frappes israéliennes. Mi-octobre, enfin, l’aviation israélienne a entièrement dévasté un souk vieux de quatre cents ans dans la ville de Nabatiyé, l’un des plus anciens du pays dont l’histoire remonte aux ères ottomane et mamelouke.
Outre la protection de cinq sites déjà classés au Patrimoine mondial de l’humanité – Baalbek, Tyr, Byblos, la Foire internationale Rachid-Karamé à Tripoli, ainsi qu’Anjar –, le Liban avait demandé une extension de cette protection à des lieux figurant sur la liste indicative de l’organisation onusienne, tels que les forteresses de Beaufort et de Tebnine, le site de Deir Kifa, le palais de Beiteddine ou le Musée national de Beyrouth.
« Victoire pour le droit »
Avec cette décision, ces sites « bénéficient désormais du plus haut niveau d’immunité contre les attaques et les utilisations à des fins militaires », selon le communiqué de l’organisation. « Le non-respect de ces clauses constituerait une violation grave de la convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé et ouvrirait la possibilité de poursuites », prévient l’Unesco. Sarkis El-Khoury, responsable de la direction générale des antiquités libanaise (DGA), un organisme dépendant du ministère de la culture, a expliqué au Monde avoir demandé « cette protection renforcée sous le deuxième protocole de la convention de La Haye, qui stipule que tout agresseur peut être poursuivi devant des tribunaux internationaux pour crimes de guerre ».
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