L’Inde et la Chine poursuivent leur « désengagement » dans l’Himalaya

L’Inde et la Chine poursuivent leur « désengagement » dans l’Himalaya

Les armées indienne et chinoise se saluent le long de la « ligne de contrôle effectif » près du col du Karakoram au Ladakh, le 31 octobre 2024, à l’occasion de Divali. – / AFP La scène pourrait sembler cocasse. Jeudi 31 octobre, les soldats chinois et indiens stationnés dans l’Himalaya dans un face-à-face tendu depuis quatre ans se sont

Les armées indienne et chinoise se saluent le long de la « ligne de contrôle effectif » près du col du Karakoram au Ladakh, le 31 octobre 2024, à l’occasion de Divali.

La scène pourrait sembler cocasse. Jeudi 31 octobre, les soldats chinois et indiens stationnés dans l’Himalaya dans un face-à-face tendu depuis quatre ans se sont échangé des bonbons en plusieurs points de la frontière, à l’occasion de Divali, la grande fête des hindous, au cours de laquelle les familles indiennes s’offrent traditionnellement des douceurs.

Cette démonstration d’amabilités fait suite à l’accord, conclu le 21 octobre, sur la frontière, annoncé par l’Inde, à la veille d’une rencontre entre le premier ministre indien, Narendra Modi, et le président chinois, Xi Jinping, la première depuis cinq ans, en marge d’un sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Pékin avait confirmé. « Les deux parties sont parvenues à des résolutions sur les questions pertinentes, ce dont la Chine se félicite. A l’avenir, la Chine travaillera avec l’Inde pour mettre en œuvre ces résolutions. » Mais aucun détail de l’accord n’a été rendu public.

Celui-ci porte sur le rétablissement du droit de patrouille et de pâturage sur une portion de la ligne de démarcation (ou « ligne de contrôle effectif ») longue de 3 488 kilomètres, tracée en 1962 après une guerre éclair qui s’était soldée par la débâcle de l’Inde et l’annexion chinoise d’une grande partie du Ladakh. Les patrouilles ont été suspendues après un assaut meurtrier sur les hauteurs glacées du Ladakh, le 15 juin 2020, dans la vallée de Galwan, où 20 soldats indiens ainsi qu’un nombre indéterminé de Chinois avaient péri. New Delhi accuse son voisin d’être à l’origine de l’agression.

Démantèlement des structures temporaires

La veille de l’échange de confiseries, l’armée indienne avait annoncé que les troupes s’étaient retirées de Depsang et Demchok, les deux derniers points de friction au Ladakh, sur les six zones où l’Armée populaire de libération s’était introduite pour bloquer les patrouilles de l’Inde. Au fil des négociations, les deux rivaux avaient réussi à s’entendre sur la vallée de Galwan, du lac de Pangong Tso, et des zones pastorales de Gogra et de Hot Springs, en créant des zones tampons. Il ne restait que ces deux poches dans l’est du Ladakh.

New Delhi évoque « un désengagement complet », avec le démantèlement des structures temporaires, des hangars, des tentes qui étaient utilisés pour abriter le matériel, les véhicules et les troupes. L’armée chinoise, plus laconique, a déclaré que les troupes « progressent » dans la mise en œuvre du récent accord, refusant de commenter la question du désengagement.

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Sophie Landrin
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