Mulhouse : après l’attaque au couteau qui a fait un mort et plusieurs blessés, Emmanuel Macron évoque un « acte terroriste islamiste », le suspect avait « un profil schizophrène », selon Bruno Retailleau

Mulhouse : après l’attaque au couteau qui a fait un mort et plusieurs blessés, Emmanuel Macron évoque un « acte terroriste islamiste », le suspect avait « un profil schizophrène », selon Bruno Retailleau

A Mulhouse, sur les lieux de l’attaque au couteau qui a fait un mort, le 22 février 2025. Emmanuel Macron a évoqué « un attentat terroriste ». SEBASTIEN BOZON / AFP Une attaque mortelle au couteau, qualifiée d’« attentat terroriste » par Emmanuel Macron, a eu lieu, samedi 22 février, dans l’après-midi près du marché de Mulhouse (Haut-Rhin). Un homme de

A Mulhouse, sur les lieux de l’attaque au couteau qui a fait un mort, le 22 février 2025. Emmanuel Macron a évoqué « un attentat terroriste ».

Une attaque mortelle au couteau, qualifiée d’« attentat terroriste » par Emmanuel Macron, a eu lieu, samedi 22 février, dans l’après-midi près du marché de Mulhouse (Haut-Rhin). Un homme de 37 ans est suspecté d’avoir tué à l’arme blanche une personne en marge d’une manifestation, et d’avoir blessé cinq policiers municipaux, dont deux grièvement, selon le Parquet national antiterroriste (PNAT).

Le suspect, un Algérien fiché par les services de prévention du terrorisme et faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), a été interpellé et est actuellement en garde à vue. Selon le ministère de l’intérieur, Bruno Retailleau, qui s’est rendu samedi soir à Mulhouse, l’homme avait « un profil schizophrène », et cette « dimension psychiatrique (…) est sans doute une autre cause d’explication ».

Le chef de l’Etat, en visite au Salon de l’agriculture lorsque l’attaque a été connue, avait évoqué un « acte terroriste islamiste qui ne fait pas de doute », « compte tenu de l’expression du terroriste », et a dit « la solidarité de la nation » à l’égard de la famille de la victime. L’assaillant a crié « Allahou akbar ! » (« Dieu est le plus grand » en arabe), a confirmé Bruno Retailleau. Selon des témoignages concordants recueillis par l’Agence France-Presse, l’homme a répété cette phrase à plusieurs reprises.

Mort d’un Portugais « qui s’est interposé »

« Le fanatisme a encore frappé et nous sommes en deuil », a réagi le premier ministre, François Bayrou, dans un message sur X. « L’horreur vient de saisir notre ville », a déploré de son côté, dans un message posté sur Facebook, la maire de la ville, Michèle Lutz.

Dans un communiqué, le PNAT a annoncé se saisir de l’enquête, ouverte pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste et tentative d’assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique, en relation avec une entreprise terroriste. Les investigations ont été confiées à la sous-direction antiterroriste (SDAT), à la direction zonale de la police nationale Est et à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

La personne tuée est un civil « qui s’est interposé », selon le PNAT. D’après le parquet de Mulhouse, il s’agit d’un Portugais âgé de 69 ans. Deux des policiers municipaux ont été blessés pour l’un « à la carotide », pour l’autre « au thorax », selon le procureur de la République de Mulhouse, Nicolas Heitz. Ils ont été hospitalisés en urgence absolue. Trois autres policiers municipaux auraient été plus légèrement atteints, a-t-il précisé.

« L’Algérie l’a refusé à dix reprises »

Le suspect « est fiché au FSPRT », le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste, a précisé M. Heitz. Le ministre de l’intérieur a précisé samedi soir à Mulhouse que l’individu, né en Algérie et « arrivé illégalement sur le territoire français en 2014 », avait été interpellé fin 2023, peu après le massacre du 7-Octobre en Israël, puis condamné à six mois de prison pour apologie du terrorisme. C’est dans le cadre de cette procédure qu’il avait fait l’objet d’une expertise « qui avait détecté un profil schizophrène », a poursuivi Bruno Retailleau.

L’homme avait ensuite été placé dans un centre de rétention administrative mais l’Algérie avait refusé de le reprendre. Il avait ainsi été assigné à résidence avec une obligation quotidienne de pointer au commissariat.

Il « aurait dû être accepté par l’Algérie et l’Algérie l’a refusé à dix reprises », a déploré le ministre de l’intérieur, invité du « 20 heures » de TF1, samedi soir. Il a regretté un « impossibilisme juridique », une formule qu’il a répétée à Mulhouse sur les lieux du drame. « Le temps est venu de changer le droit (…) pour qu’il y ait plus de protection apportée aux Français », a continué M. Retailleau.

Les faits se sont déroulés peu avant 16 heures, en marge d’une manifestation de soutien au Congo, à proximité du marché du canal couvert. Quatre périmètres de sécurité ont été dressés, sur les lieux des attaques successives et de l’arrestation du suspect. De nombreux policiers ont été déployés, ainsi que des militaires de l’opération Sentinelle arrivés en renfort, a constaté un photographe de l’AFP.

Le Monde avec AFP

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