PetroCaribe: retour sur une vérité oubliée!

PetroCaribe: retour sur une vérité oubliée!

Dans l’affaire PetroCaribe, instrument politique entre les mains des uns, outil de manipulation entre les mains des autres, le peuple attend toute la vérité et rien que la vérité. Dans la mesure où c’est réellement une frange neutre de la population qui demande des comptes sur l’utilisation des fonds vénézuéliens, la question : ‘’Où est l’argent PetroCaribe ?’’, est légitime.

Même si dans un certain sens, certaines réalisations effectuées durant les cinq dernières années parlent d’elles-mêmes, il faut admettre que tous les Haïtiens ne connaissent pas tous les pays, donc pas mal ignorent les grandes avancées effectuées en termes d’infrastructures. Mais quand des politiciens et certains de leurs acolytes du secteur privé tentent d’utiliser le dossier à des fins politiques et dans le but d’orchestrer, sous couvert, des assassinats de caractère, cela constitue un problème majeur. Et, pour l’histoire et pour la vérité, des rappels s’imposent.

Dans un article paru le 1er septembre 2010, dans les colonnes du quotidien Le Nouvelliste, la question de dilapidation des fonds PetroCaribe avait déjà été posée. En effet, l’article intitulé ‘’L’odeur des dollars de PetroCaribe’’, écrit par l’éminent journaliste Roberson Alphonse, avait mis en évidence le mécanisme utilisé par le pouvoir d’alors pour détourner des fonds en provenance de ce que certains appellent ‘’la manne pétrolière vénézuélienne’’.

‘’Je suis très surpris d’apprendre qu’après avoir ‘’gagoté’’ 163 millions de dollars que le pouvoir a décidé d’utiliser 103 millions provenant du programme PetroCaribe’’, dénonçait l’ex-député Steven Benoit dont les propos sont toujours considérés, par certains, comme parole d’évangile.

Ces grosses sommes ont été dépensées, sous l’administration de feu René Préval, à des fins électoralistes. Elles ont été octroyées, selon l’article citant M. Benoit, à des organisations bidon de militants de Lespwa et de Inite soi-disant pour la construction d’écoles, de curage de canaux.

Véhicules tout-terrain pour une pléthore de candidats à la députation, l’argent en Provenance des fonds PetroCaribe a bien servi à élire et maintenir au pouvoir des hommes politiques qui, aujourd’hui pour la plupart, se posent en juges.

Toujours dans le cadre de PetroCaribe, 197, 560 millions de dollars avaient été débloqués, en 2008 après les intempéries, pour le financement du programme post-urgence sous le gouvernement de Michèle Duvivier Pierre-Louis. En 2018, le pays attend le résultat d’une enquête ouverte sur le gaspillage présumé de cette astronomique somme.

Dans l’affaire PetroCaribe, ceux-là même qui ont été les dilapidateurs hier sont ont aujourd’hui les juges. Même le propriétaire d’une compagnie, SOGENER, bénéficiaire de contrat léonin, grâce au favoritisme, au népotisme, manipule certaines gens consciemment ou inconsciemment pour tenter de sauver sa peau.

Seule la justice, notamment la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif est habilitée à entendre du dossier. De là doit partir la vérité, même si une partie de cette vérité a été révélée depuis 2010. Dans l’affaire PetroCaribe, seuls les vrais coupables doivent répondre de leurs actes.