Dans son discours d’investiture, le vendredi 07 mars dernier, Fritz A. Jean a annoncé la couleur. Il donne l’impression d’être à contre-courant de ses deux prédécesseurs. Il a insisté sur l’urgence d’une mobilisation nationale, le renforcement des forces de sécurité, la relance économique et la transparence dans l’administration publique. En effet, sera-t-il à la hauteur des attentes ? Nous faisons le point à partir de certains éléments de langage repérés dans son discours.
Dressant un tableau des défis majeurs du pays, notamment l’insécurité, la gouvernance, l’économie et les élections, Fritz A. Jean se dit conscient que le chemin est ardu et rempli d’embûches, « mais nous nous attelons à la tâche ».
Au lendemain de sa prise de pouvoir, la peur semble être en passe de changer de camp, avec déjà six drones kamikazes (drones munis de bombes) largués dans certains endroits contrôlés par les bandits. Sommes-nous à l’aube de la fin du règne de terreur instauré par les bandits? Ou s’agit-il d’une démonstration sans suite ?
En tout cas, il a parlé de la poursuite du travail de ses prédécesseurs, alors que nous savons que rien n’a été fait, qu’au contraire la situation s’est aggravée, des territoires s’ajoutent à ceux déjà perdus, une violence incommensurable et une exode urbaine des populations fuyant cette violence face au silence complice des autorités.
Plus ou moins, il sait que la violence est instrumentée par des trafiquants de tout acabit : drogue, organes et personnes, armes et munitions, sans oublier les entrepreneurs politiques et certains éléments du secteur des affaires.
Gouvernance et redressement économique.
L’économiste et ancien gouverneur de la Banque Centrale (BRH) veut s’attaquer à l’un des points essentiels, le déficit de gouvernance de l’État. Par sa formation et son passé dans l’économie, s’il veut, il pourrait faire la différence!
Néanmoins, une dizaine d’années de cela, soit en 2016, l’économiste et spécialiste en administration publique Gary Olius a décrit dans le journal Alterpress, la mauvaise gestion de la réserve d’or haïtienne, notamment la décision calamiteuse du Gouverneur Fritz A. Jean. Il a souligné que Fritz Jean a vendu 18,581.887 onces d’or à 258,40 $US l’unité.
En effet, aujourd’hui voulant être crédible dans la gouvernance de l’État auprès de la population, Fritz Jean dit croire fermement au rôle que doit jouer l’accès à l’information dans la promotion de la bonne gouvernance. « Des mesures concrètes seront initiées, pour la mise en place d’un système d’information ouvert au public sur les actions des différentes institutions de l’administration publique. »
En dépit de tout, cet article n’a pas pour objectif de mettre en contexte la situation actuelle face au passé, mais un rappel afin de rester vigilant et stricte dans l’objectif premier qui est la résolution de cette crise multidimensionnelle qui a déjà trop duré.
Face au temps imparti au CPT, Fritz Alphonse Jean saurait-il poser les bases vers une solution ? Ou, allons-nous droit vers l’échec du Conseil présidentiel et l’imposition d’une nouvelle transition au détriment du peuple haïtien ?
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