Présidentielle américaine 2024 : dans le Michigan, les électeurs démocrates tiraillés entre « l’espoir et l’effroi »

Présidentielle américaine 2024 : dans le Michigan, les électeurs démocrates tiraillés entre « l’espoir et l’effroi »

La vice-présidente des Etats-Unis, candidate démocrate à la présidence, Kamala Harris, et l’ancienne première dame Michelle Obama, lors d’un meeting démocrate, à Kalamazoo, dans le Michigan, le 26 octobre 2024. EVELYN HOCKSTEIN / REUTERS Il est un peu plus de midi à Kalamazoo, la plus grande ville du sud-ouest du Michigan, un Etat-clé pour l’élection présidentielle du

La vice-présidente des Etats-Unis, candidate démocrate à la présidence, Kamala Harris, et l’ancienne première dame Michelle Obama, lors d’un meeting démocrate, à Kalamazoo, dans le Michigan, le 26 octobre 2024.

Il est un peu plus de midi à Kalamazoo, la plus grande ville du sud-ouest du Michigan, un Etat-clé pour l’élection présidentielle du 5 novembre. Samedi 26 octobre, une longue file de sympathisants démocrates s’étire le long du vaste complexe sportif qui s’apprête à accueillir leur candidate, Kamala Harris. La vice-présidente doit être épaulée par une voix qui compte dans leurs rangs, celle de Michelle Obama, mais l’humeur est bridée par les derniers sondages d’intentions de vote publiés par la presse américaine. Ils montrent Kamala Harris au coude-à-coude avec l’ancien président républicain Donald Trump, y compris dans le Michigan qu’elle doit impérativement remporter pour espérer succéder à Joe Biden.

Reed Shilts, ingénieur en informatique, assure être partagé entre « l’espoir et l’effroi ». « J’ai de l’espoir et c’est pour cela que je suis là, explique-t-il. Mais en même temps, il y a dans cette élection quelqu’un qui pense que Hitler a fait des choses bien et c’est ça qui me rend inquiet. » Reed Shilts fait référence aux déclarations au New York Times, le 22 octobre, de John Kelly, l’un des anciens bras droits à la Maison Blanche du républicain, qui considère que Donald Trump s’inscrit dans une conception fasciste du pouvoir. « Je regarde les sondages et je ne parviens toujours pas à comprendre pourquoi autant de gens peuvent le soutenir, malgré tout », ajoute l’ingénieur.

Cette ambivalence est partagée par Dawn Cole-Easterday, une éducatrice venue avec son mari, Jeff, de l’Etat voisin de l’Indiana. Le couple pensait l’élection perdue pour les démocrates jusqu’à ce que Joe Biden finisse par renoncer, en juillet, après avoir sombré lors du débat qui l’avait opposé, le 27 juin, à Donald Trump. Jeff Easterday avoue avoir été soulagé quand il a été remplacé par Kamala Harris. « Elle m’a même favorablement surpris », ajoute-t-il. Mais à moins de dix jours du scrutin, l’incertitude est revenue, tout comme la sidération face au soutien dont bénéficie l’homme d’affaires républicain.

« Revenir à un système à deux partis »

« Je regarde les sondages, parce que je ne veux pas revivre ce que j’avais éprouvé après la défaite d’Hillary Clinton », lors de l’élection présidentielle de 2016, où elle avait été notamment battue dans le Michigan, avoue Dawn Cole-Easterday. « J’étais convaincue que nous allions avoir pour la première fois une femme à la Maison Blanche. Cela avait été comme un coup de poing dans le ventre, alors cette fois-ci, je veux ne pas être prise de court, ce n’est pas joué, mais ce n’est certainement pas perdu », ajoute-t-elle.

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Gilles Paris
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