Quand les portes du pénitencier national s’ouvrent pour accueillir Ignace Saint-Fleur

Quand les portes du pénitencier national s’ouvrent pour accueillir Ignace Saint-Fleur

Le Premier ministre Garry Conille a récemment intensifié la lutte contre la corruption en Haïti en demandant une enquête approfondie sur la gestion de la vente de carburant par le Bureau de Monétisation des Programmes d’Aide au Développement (BMPAD). Cette décision fait suite à des soupçons de corruption concernant plusieurs millions de dollars mal dépensés sous la direction de Fils Ignace Saint Fleur, l’actuel directeur général du BMPAD.

Depuis plusieurs années, le BMPAD a été au cœur de diverses controverses. En 2017, une enquête menée par l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) avait déjà révélé des pertes énormes pour l’État haïtien liées à la mauvaise gestion de stocks de riz. Aujourd’hui, les soupçons portent sur des irrégularités dans la vente de carburant, un secteur stratégique pour l’économie du pays.

Lors de la réunion de jeudi, Dr. Conille a rencontré des représentants de diverses institutions étatiques pour coordonner une enquête conjointe impliquant l’ULCC, la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA), l’Inspection Générale des Finances (IGF) et le commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince

L’objectif est de mettre en lumière les mécanismes de corruption qui ont pu permettre un tel gaspillage de ressources publiques.

En juillet 2021 Ignace Saint Fleur, de son côté, a affirmé faire l’objet de menaces constantes depuis l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse, ce qui a rendu sa position encore plus précaire. Malgré les défis personnels, il reste essentiel que la transparence et la responsabilité soient maintenues dans la gestion des ressources publiques, surtout dans un pays où chaque dollar compte pour le développement et la stabilité sociale.

Cette initiative du Premier ministre est un pas crucial vers la réhabilitation de l’intégrité des institutions publiques en Haïti. Toutefois, il est impératif que les résultats de cette enquête soient rendus publics et que des mesures strictes soient prises contre les responsables impliqués. Ce n’est qu’en agissant ainsi que le gouvernement pourra commencer à restaurer la confiance de la population dans ses dirigeants et dans le système judiciaire du pays.

La bataille contre la corruption est loin d’être terminée, mais des actions décisives comme celles-ci sont essentielles pour amorcer un véritable changement. En attendant les résultats de l’enquête, la vigilance et le soutien de la communauté internationale seront également cruciaux pour garantir que justice soit rendue et que les fonds publics soient utilisés pour le bien de tous les Haïtiens.