Que viennent faire les policiers kenyans en Haïti ?

Que viennent faire les policiers kenyans en Haïti ?

La présence des policiers kenyans en Haïti suscite de nombreuses interrogations et un sentiment d’incompréhension parmi la population haïtienne. Envoyés en mission à Ganthier, ces policiers étrangers, censés prêter main-forte dans la lutte contre les gangs armés qui terrorisent le pays, ont finalement dû être protégés par leurs homologues haïtiens pour échapper aux tirs des criminels. Cette situation soulève des questions cruciales : quelle est la véritable utilité de ces forces étrangères sur le sol haïtien, et quel est leur niveau de préparation pour affronter les défis sécuritaires locaux ?


Messieurs Joe Biden et William Ruto, respectivement présidents des États-Unis et du Kenya, ont justifié cette intervention comme une assistance nécessaire pour rétablir l’ordre en Haïti. Cependant, le déroulement de cette première mission a laissé plus de doutes que de certitudes. La police haïtienne, bien que sous-équipée et souvent débordée, a montré une fois de plus qu’elle connaît mieux le terrain et les réalités locales que les forces étrangères. En sécurisant les policiers kenyans, elle a démontré qu’elle pouvait encore tenir tête aux gangs, malgré les difficultés, comme l’a rapporté Frantz Duval sur Magic 9.

Cette situation met en lumière une vérité gênante : l’envoi de forces étrangères, aussi bien intentionné soit-il, ne peut se substituer à un véritable soutien à la police haïtienne. Loin de renforcer la sécurité, la présence des Kenyans pourrait même compliquer la situation si elle n’est pas accompagnée d’un plan clair et adapté aux réalités du terrain.

La solution aux problèmes de sécurité en Haïti ne réside pas uniquement dans l’importation de forces étrangères. Il est impératif de renforcer les capacités de la police haïtienne par des formations adaptées, un meilleur équipement et un soutien logistique conséquent. Sans cela, les interventions comme celle des Kenyans risquent de devenir un simple exercice de communication internationale, sans impact réel sur la sécurité des Haïtiens.

Il est temps que les dirigeants, tant à l’étranger qu’en Haïti, réalisent que la clé de la sécurité du pays réside avant tout dans l’autonomisation et le renforcement des forces locales. Les Haïtiens ont besoin de solutions durables, pas de pansements temporaires. En fin de compte, la question reste posée : que viennent vraiment faire les policiers kenyans en Haïti ? Et surtout, à quel prix pour la souveraineté et la dignité du peuple haïtien ?


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