Rachida Dati l’avait annoncé dès son entrée en fonctions, il y a un peu plus d’un an. Mardi 4 février, la ministre de la culture a dévoilé la nouvelle Stratégie nationale pour l’architecture (SNA), soit 30 mesures destinées à renforcer tout le secteur, fort mal en point aujourd’hui, de l’architecture française. La profession était venue en nombre, ravie d’être pour une fois au centre de l’attention et de fêter le lauréat du Grand Prix national de l’architecture 2024, Gilles Perraudin, honoré à cette occasion. Rebondissant sur un discours qui appelait à « refonder l’union des humains avec l’environnement pour les rendre heureux », la ministre a remercié ce nouveau représentant de l’excellence nationale pour ses « mots d’apaisement, de sérénité, de tranquillité… », et terminé son hommage par une pirouette teintée de cette ironie qui n’appartient qu’à elle : « … tout ce qu’on est, quoi ! »

La dernière stratégie nationale, qui était aussi la première du genre, remonte à 2015. Le monde a changé depuis. La crise climatique a entraîné une remise en cause profonde des pratiques architecturales ; la privatisation massive de la commande publique, couplée à une série de mesures réglementaires, a contribué à réduire la place des architectes dans la construction ; les mobilisations à répétition des enseignants et des étudiants en architecture ont révélé l’existence d’un malaise profond au sein des écoles…

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