Le joueur de tennis Rafael Nadal, après l’élimination de l’Espagne en quarts de finale de la Coupe Davis, au Palacio de deportes de Malaga (Espagne), le 19 novembre 2024. JORGE GUERRERO / AFP Le clap de fin aura laissé les 9 700 spectateurs du Palacio de deportes de Malaga sur leur faim, et au-delà le petit monde
Le clap de fin aura laissé les 9 700 spectateurs du Palacio de deportes de Malaga sur leur faim, et au-delà le petit monde du tennis orphelin. Mardi 19 novembre, Rafael Nadal a joué le 1 308e et ultime match de sa carrière professionnelle. « Il n’y a pas de fin idéale. Les fins idéales, ça n’arrive généralement que dans les films américains », prophétisait le 154e joueur mondial à la veille d’ouvrir le bal des quarts de finale de la Coupe Davis entre l’Espagne et les Pays-Bas. L’histoire ne retiendra sans doute pas le nom de son fossoyeur, sans vouloir faire offense à Botic Van de Zandschulp, ni le score (6-4, 6-4). Mais le scénario d’adieux du gaucher de 38 ans a été un peu trop vite écourté pour ne pas lui laisser une pointe d’amertume.
« Certes, les choses ne se sont pas passées comme je l’aurais souhaité, mais j’ai donné tout ce que j’avais. Je suis très reconnaissant d’avoir pu passer mes derniers jours de joueur professionnel avec mes coéquipiers », a commenté le héros local, lors d’une cérémonie d’hommage à l’issue du double décisif remporté par la paire néerlandaise.
Le public aussi avait envie d’y croire, peut-être un peu trop. Mardi soir, Nadal n’était plus que l’ombre vacillante du géant qu’il a été. Trop lent à l’échange, trop court en retour, trop imprécis, trop hésitant, trop vulnérable. Ce rectangle de 23,77 m de long et 8,23 m de large sur lequel le génie majorquin avait épuisé tous les théorèmes de géométrie paraissait soudain trop grand pour lui. Les « Ra-fa » dégringolant en rafale des gradins du Palacio de deportes ne pouvaient enrayer l’inéluctable.
Hommage au Trocadéro
A 1 800 km de là, sur la place du Trocadéro, son équipementier historique égrenait les statistiques de l’homme aux vingt-deux titres en Grand Chelem, dont quatorze à Roland-Garros. A l’image du ciel parisien chagrin, le roi de la terre battue avait les yeux aussi rouges que son survêtement, rattrapé dès les notes de la Marcha Real par les frissons, qu’il avait pourtant tenté d’éloigner. « Je ne suis pas ici pour prendre ma retraite, je suis ici pour aider l’équipe, les émotions viendront à la fin », balayait-il, lundi, en conférence de presse devant un parterre de journalistes comme l’épreuve n’en avait plus attiré depuis sa nouvelle formule en 2019.
Nadal a perdu, mardi, son premier match en simple en Coupe Davis depuis plus de vingt ans, quand la séculaire compétition par équipes n’avait pas encore vendu – et perdu – son âme. « D’une certaine manière, c’est une bonne chose que ce soit mon dernier match. J’ai perdu mon premier simple en Coupe Davis, et le dernier. La boucle est bouclée », a-t-il ironisé après sa défaite inaugurale.
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