Port-au-Prince a peur. En fait, tout le pays est en mode « grande prudence ». Kidnapping, braquage, guerre des gangs…, l’insécurité généralisée s’impose en Haïti dans toute son expression la plus cruelle. Chienlit !
La Police Nationale d’Haïti ne garantit pas la sécurité. D’ailleurs, les kidnappeurs revêtent souvent, si ce n’est toujours, les habits de police pour mieux commettre leurs forfaits. Tragique film hollywoodien, la réalité dépasse la fiction !
Entre les feux croisés des caïds et les actes d’enlèvement à intervalles réguliers, des citoyens, frustrés, vexés, apeurés, s’interrogent : où est passé le Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN)?
Le Premier ministre, Joseph Jouthe, plus apte, cabotin patenté, à décrocher des hilarités dans ses sorties de presse abracadabrantesques, ne fait qu’allonger la liste des titulaires de fonction payés pour ne rien faire. Bienvenue en Haïti !
Où est l’argent destiné aux services de renseignement? Quel usage en font ceux appelés à protéger des vies? Que fait M. Jouthe à la tête du CSPN? Au pire, existe-t-il un CSPN? Si oui, il faut croire que ces membres sont en vacances depuis quelques temps. Qui pis est, la fin de leur congé éternel, pardon, annuel n’est pas pour demain. Les kidnappeurs ont encore de beaux jours devant eux pour faire la loi. La République se meurt, hélas !
Sans vouloir disculper le président de la République, Jovenel Moïse, accusé à tort ou à raison d’inapte à diriger le pays, il faut se rappeler que celui-ci, même dans ses faux élans d’une fausse toute-puissance assumée, n’est ni ubiquitaire, encore moins omnipotent. Purement et simplement, ceux à qui des pouvoirs ont été délégués doivent jouer, pleinement et entièrement, leur rôle. Des directeurs généraux, passant par les secrétaires d’État, les ministres, pour aboutir au soi-disant Chef de Gouvernement.
Dans le cas contraire qu’ils prennent la porte de la sortie ou que le chef de l’État, garant de la bonne marche des institutions, la leur montre.