Richard Gasquet, « l’homme-revers » qui, vainqueur ou vaincu, émerveillait toujours ses fans

Richard Gasquet, « l’homme-revers » qui, vainqueur ou vaincu, émerveillait toujours ses fans

Richard Gasquet, le 31 mai 2018, lors de son match face au Tunisien Malek Jaziri, à Roland-Garros, à Paris. ERIC FEFERBERG / AFP Il n’aura jamais gagné le tournoi du Grand Chelem que tous les amateurs de tennis lui promettaient en voyant ses premiers coups de raquette. Il n’aura pas non plus atteint la première place mondiale

Richard Gasquet, le 31 mai 2018, lors de son match face au Tunisien Malek Jaziri, à Roland-Garros, à Paris.

Il n’aura jamais gagné le tournoi du Grand Chelem que tous les amateurs de tennis lui promettaient en voyant ses premiers coups de raquette. Il n’aura pas non plus atteint la première place mondiale ou rivalisé avec les Roger Federer, Rafael Nadal et autres Novak Djokovic. Mais en annonçant, jeudi 10 octobre, qu’il rangerait définitivement ses raquettes à Roland-Garros en 2025 (25 mai-8 juin), Richard Gasquet crée un émoi bien plus fort que pour une « simple » officialisation de la fin de carrière d’un ancien numéro 7 mondial.

Dernier pied de nez du destin : après avoir passé des années dans l’ombre de Rafael Nadal, le Biterrois n’a même pas eu le monopole des hommages jeudi. Son rival espagnol a également choisi le 10 octobre pour faire savoir qu’il s’apprêtait à dire « stop ». Nul doute que le Majorquin et ses vingt-deux trophées en Grand Chelem laisseront dans l’histoire du tennis une trace plus pérenne que Richard Gasquet et ses seize titres, tous acquis en ATP 250 – la quatrième catégorie dans la hiérarchie des tournois.

Mais le Français était, lui aussi, un personnage à part dans le monde de la petite balle jaune. Pas particulièrement grand (1,83 m) ni spécialement impressionnant physiquement, il serait facilement passé inaperçu dans la rue sans ses faits d’armes sur les courts. Gasquet était surtout « Richard », un prénom hurlé jusqu’à en perdre leurs voix par ses fans, toujours massivement présents durant ses matchs. Un joueur venu tout droit du tennis club de Sérignan (Hérault), auquel tout le monde pouvait s’identifier.

Richard Gasquet, c’était aussi un espoir. Celui de voir enfin un Français repartir de Roland-Garros avec la Coupe des Mousquetaires sous le bras pour succéder à Yannick Noah, dernier vainqueur tricolore en 1983. Les fans y ont cru tôt, voire trop tôt à en croire l’intéressé. Presque depuis la fameuse une de Tennis Magazine l’immortalisant, à 9 ans, alors qu’il battait déjà des records. « Ça m’a mis mal à l’aise. Moi, j’étais plutôt introverti. Aussi jeune, ce n’est pas du tout agréable », regrettait-il, en 2019, dans le podcast Echange.

Un coup « signature »

Symbole de précocité à ses débuts, Richard Gasquet a fini par marquer par sa capacité à durer, en écumant inlassablement les tournois du circuit secondaire à 38 ans passé. « J’aime trop le tennis », racontait-il au Monde, en octobre 2023. Voulant peut-être préparer ses fans – et lui-même – à l’inéluctable annonce de sa retraite, il avait pris soin, deux jours plus tôt, de signer une licence au tennis club de Bordeaux, avec lequel il continuera de disputer des tournois interclubs.

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