Calin Georgescu, candidat à la présidence, à Bucarest, en Roumanie, le 1er octobre 2024. ALEXANDRU DOBRE / AP Le premier tour de l’élection présidentielle roumaine, qui s’est tenu dimanche 24 novembre, a bouleversé les équilibres politiques traditionnels. Parmi les quatorze candidats en lice, un outsider inconnu du grand public, Calin Georgescu, admirateur de Vladimir Poutine et contempteur de
Le premier tour de l’élection présidentielle roumaine, qui s’est tenu dimanche 24 novembre, a bouleversé les équilibres politiques traditionnels. Parmi les quatorze candidats en lice, un outsider inconnu du grand public, Calin Georgescu, admirateur de Vladimir Poutine et contempteur de l’OTAN et de l’Union européenne, a déjoué tous les pronostics en arrivant en tête avec 22,94 % des voix.
« L’insécurité économique s’est transformée en insécurité politique. Ma victoire traduit le réveil d’un peuple fatigué d’être humilié », a déclaré, après l’annonce des résultats, cet ingénieur en pédologie (science étudiant les sols) âgé de 62 ans, ancien rapporteur spécial pour les droits de l’homme à l’ONU, qui revendique son appartenance à l’Eglise orthodoxe, majoritaire en Roumanie. A l’évidence, son discours antisystème et souverainiste a résonné auprès de nombreux Roumains en quête d’alternatives. Il incarne en tout cas un virage à l’extrême droite dans un pays voisin de l’Ukraine en guerre.
La percée de Calin Georgescu soulève des inquiétudes au sein de l’OTAN, qui considère la Roumanie comme un pilier stratégique pour la défense européenne. Le pays, qui compte 19 millions d’habitants, abrite plusieurs bases de l’Alliance atlantique. Plus d’un millier de militaires français sont déployés sur son territoire, qui abrite un bouclier antimissile américain.
Revers pour la gauche
Dans le contexte de la guerre en Ukraine, les déclarations passées de Calin Georgescu, ouvertement critiques envers l’OTAN ont de quoi inquiéter. « Le bouclier antimissile est une honte. Il ne s’agit pas d’une défense, mais d’une politique de confrontation. Il ne nous apportera pas la paix », dénonçait-il ainsi en 2021. Cette position tranche radicalement avec la ligne actuelle de Bucarest.
Sa victoire au premier tour de la présidentielle a d’ailleurs été saluée dans la presse russe, à l’image de l’agence d’information internationale Ria Novosti, citée par le quotidien Kommersant, qui écrit : « La percée de M. Georgescu est une surprise. L’appartenance à l’OTAN ne garantit pas la sécurité de la Roumanie. »
Calin Georgescu n’est pas seul. George Simion, le leader du parti ultranationaliste Alliance pour l’union des Roumains (AUR), a obtenu 13,87 % des voix. Agé de 38 ans, il s’est fait connaître par ses discours nationalistes et une ascension politique fulgurante. Député depuis 2020, il avait proposé Calin Georgescu comme premier ministre en pleine crise gouvernementale.
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