113.5 Milliards de gourdes (1.7 milliards de dollars). Ce montant exorbitant est la perte enregistrée par l’Etat haïtien en dix ans, soit de 2010 à 2020, sur la vente des produits pétroliers. Pour certaines compagnies importatrices de carburant, l’Etat haïtien n’est rien moins qu’une vache à lait.
Elles sont au moins six compagnies pétrolières surprises « en flagrant délit de mauvaise pratique », pour paraphraser le Directeur général du Bureau de Monétisation du Programme d’Aide au Développement (BMPAD), Fils-aimé Ignace Saint-Fleur.
Wibisson, Bandari, Tebelrich, DNC, Kimasou, Sogener, sont les principales compagnies qui ont asséché le trésor public durant une décennie. Actuellement sur la sellette, ces entreprises privées feront l’objet d’enquêtes de la part de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), l’Unité Centrale de Renseignements Financiers (UCREF) et l’Inspection Générale des Finances (IGF), en vue de déterminer les conditions dans lesquelles les appels d’offres ont été passés entre l’Etat haïtien et ces compagnies important les produits pétroliers.

Pour maintenir à la pompe le prix de la gazoline à 224 gourdes, l’Etat perd 75,84, pour maintenir le kérosène à 173 gourdes, l’Etat perd 43,22 gourdes ; pour maintenir le diesel à 179 gourdes, l’Etat perd 38,74 gourdes. Tandis que ces importateurs ont le beurre et l’argent du beurre.

Il semble que définitivement, le gouvernement veut régulariser le marché pétrolier. Reconnaissons-le, le défi est de taille !