Sanctions canadiennes : Carl Braun nie son implication dans le financement de la violence armée en Haïti

Sanctions canadiennes : Carl Braun nie son implication dans le financement de la violence armée en Haïti

Le puissant homme d’affaires Frantz Carl Braun a rejeté les sanctions canadiennes prises à son encontre. Le président émérite de la Unibank dit n’avoir reçu aucune preuve concrète des faits qui lui sont reprochés et annonce qu’il va défendre sa dignité.

Dans un communiqué publié la semaine dernière, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a annoncé des sanctions contre trois membres de l’élite économique haïtienne dont Carl Braun. Selon Ottawa, ces hommes d’affaires participent « à des actes de corruption importants qui alimentent la crise sécuritaire, politique et humanitaire qui sévit actuellement dans le pays ».

« Je n’ai jamais eu, durant mes 69 ans d’existence dont 47 ans de carrière professionnelle, à participer, ni comme corrupteur, encore moins, comme corrompu, à aucune affaire, aucune transaction, aucun contrat avec l’Etat haïtien ou avec des personnes et entreprises privées nationales ou internationales, pour lesquels j’aurais donné ou reçu un paiement, une commission, une prébende ou autres, contraire à la loi et à la déontologie », a réagi M. Braun dans un communiqué daté du 23 septembre 2023 mais rendu public ce lundi.

« En outre, je n’ai jamais commis d’actes criminels et n’ai aucune relation, directe ou indirecte, financière, politique ou autre, avec les bandits et les gangs armés qui terrorisent la population haïtienne. Bien au contraire, ma famille, mes amis, mes employés, mes clients et mes entreprises ont souffert et souffrent encore de l’insécurité généralisé qui sévit en Haïti », a ajouté l’homme d’affaires.

Selon le communiqué du gouvernement canadien, ces nouvelles sanctions visent les hommes d’affaires Marc Antoine Acra, Carl Braun et Jean-Marie Vorbe. Ils seront interdits de territoire au Canada en vertu de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés et feront l’objet d’une interdiction générale de transactions.

« Le Canada a des raisons de croire que ces personnes attisent la violence et l’instabilité en Haïti en se livrant à des actes de corruption et à d’autres actes criminels, et en permettant aux gangs armés de mener des activités illégales qui terrorisent la population et menacent la paix et la sécurité en Haïti », ont ajouté les autorités canadiennes.

Frantz carl Braun dit souhaiter donc recevoir des autorités canadiennes « le dossier comportant les actes et faits concrets et verifiables qui lui seraient reprochés et qui auraient entraîné cette décision unilaterale », pour qu’il puisse organiser sa défense.

« J’entends prendre et prendrai toutes les dispositions pour défendre ma dignité. Je ne sous-estime pas la longueur du chemin, ni les couts personnels, familiaux et financiers qui y seront associés, mais je ne laisserai pas ma réputation d’homme honnête et intègre être souillée sans me défendre. Mon honneur le réclame », a-t-il annoncé.