L’ancien Premier ministre haïtien Laurent Salvador Lamothe continue de clamer son innocence suite aux sanctions prises par le gouvernement du Canada contre lui et plusieurs anciens et actuels officiels haïtiens. Il informe avoir intenté, jeudi 22 décembre, des procédures en contrôle par devant la Cour fédérale du Canada.
« Dans ses procédures, monsieur Lamothe fait notamment valoir que la ministre des Affaires étrangères du Canada, madame Mélanie Joly, a arbitrairement inscrit son nom sur la liste des sanctions sans fournir aucune preuve. Elle allègue que M. Lamothe a fourni un soutien financier et opérationnel à des bandes armées en Haïti. Ces allégations sont totalement infondées et contraires aux mesures prises par M. Lamothe pendant son mandat de Premier ministre », lit-on dans un communiqué de l’ancien locataire de la Primature paru ce lundi 26 décembre 2022.
Pour M. Lamothe, la recommandation de la ministre des Affaires étrangères est capricieuse, irresponsable et ne repose sur aucun fait vérifiable.
« Ses allégations contredisent le bilan public de M. Lamothe et les mesures qu’il a prises pendant et après son mandat de Premier Ministre d’Haïti. »
L’ancien Premier ministre d’Haïti, ajoute le communiqué, reproche à la ministre des Affaires étrangères et au gouvernement du Canada un manque total de transparence et de ne pas avoir fourni les raisons pour lesquelles son nom a été ajouté à la liste des mesures économiques spéciales.
« Enfin, M. Lamothe dénonce la décision du gouvernement du Canada comme étant déraisonnable, affirmant qu’elle est fondée sur une crédibilité aveugle d’allégations non fondées. Le gouvernement n’a jamais offert à M. Lamothe l’occasion de discuter ou de se défendre contre ces allégations », dénonce l’ancien Premier ministre, qui se dit déterminé à obtenir justice. « II croit que les actions du gouvernement canadien contre lui sont diffamatoires, sans fondement et injustes, et il ne cesse de se battre tant qu’il ne sera pas innocenté. »
Laurent Salvador Lamothe figure parmi les onze personnes du secteur politique et de l’élite économique en Haïti sanctionnées pour avoir soutenu la violence armée en finançant les gangs qui sèment la terreur un peu partout dans le pays. Les concernés ne peuvent pas se rendre au Canada et les avoirs qu’ils peuvent y détenir seront gelés, selon le ministère canadien des Affaires étrangères.
« Les sanctions imposées par le Canada visent à faire pression sur les personnes responsables de la violence, y compris la violence sexuelle généralisée, et de l’instabilité actuelles en Haïti. Ces personnes doivent cesser de verser des fonds et de fournir des armes aux gangs criminels en Haïti. Le Canada condamne la militarisation de la violence sexuelle en Haïti qui dévaste la vie de tant de personnes dans le pays », précise un communiqué d’Ottawa en date du 20 décembre 2022.