Sécurité : le BINUH publie un rapport alarmant sur la montée des violences en Haïti

Sécurité : le BINUH publie un rapport alarmant sur la montée des violences en Haïti

Le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) a rendu public, ce mardi 29 octobre 2024, le rapport final du Groupe d’experts sur Haïti. Ce document présente une analyse détaillée et préoccupante de la situation sécuritaire et politique qui secoue le pays.

Selon le Rapport du Groupe d’experts sur Haïti, entre janvier et juin 2024, 3 638 homicides ont été enregistrés, parmi lesquels 3 241 hommes (dont 51 garçons) et 397 femmes (dont 13 filles). Parallèlement, 2 211 personnes ont été blessées et 1 162 enlevées. Le Groupe d’experts a relevé plusieurs cas d’enlèvements de masse commis par le gang Kokorat San Ras, dirigé par Meyer, et le gang Gran Grif, dirigé par Luckson Elan.

Le rapport soulève également qu’au cours de cette période, l’enrôlement d’enfants âgés parfois de seulement 10 ans par les gangs a considérablement augmenté, et les enfants pourraient désormais représenter jusqu’à 50 % de l’ensemble des membres des gangs.

Selon l’organisation des Nations-Unies, du fait de la situation désastreuse que connaît Haïti, les enfants ont plus de risques de se faire enrôler par des gangs et, à cause du manque d’accès à l’éducation, à l’emploi et aux produits de première nécessité, entrer dans un gang est considéré comme le seul moyen viable de survie. Par ailleurs, les gangs appâtent les enfants en leur donnant de l’argent, un téléphone portable, une moto ou d’autres biens, ou en leur promettant d’autres avantages économiques et peut-être aussi une certaine forme de reconnaissance sociale s’ils rejoignent le gang. Si ces tactiques échouent, les gangs menacent de mort les enfants ou leur famille, ne laissant aux mineurs d’autre choix que de les rejoindre.

Le rapport du BINUH met en lumière les défis majeurs auxquels le pays est confronté et les urgences humanitaires qui en découlent. Le Groupe d’experts a émis plusieurs recommandations au Conseil de Sécurité de l’ONU, notamment en ce qui concerne l’embargo sur les armes imposé par ce dernier. Par ailleurs, le BINUH exhorte la communauté internationale à accélérer le déploiement complet de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité.