Selon l’ONU, le taux de morts violents est baissé grâce au G9

Selon l’ONU, le taux de morts violents est baissé grâce au G9

Dans son dernier rapport au Conseil de sécurité sur la situation d’Haïti, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a souligné que la fédération des gangs au sein de la structure G9, dans certaines régions de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, a fait baisser de 12 % le nombre d’homicides volontaires entre le 1er juin et le 31 août 2020.

« Le renforcement du contrôle du G9 dans certaines parties de l’agglomération semble avoir eu une incidence sur les grandes tendances de la criminalité au cours de la période à l’examen. Les homicides volontaires signalés à la police ont diminué de 12 % entre le 1er juin et le 31 août, et ont fait 328 victimes (dont 24 femmes et 9 enfants) contre 373 (dont 9 femmes et 12 enfants) au cours des trois mois précédents », selon ce rapport, mentionnant que, comme dans les périodes précédentes, « 74 % de ces cas ont été enregistrés dans le département de l’Ouest, où vit environ 35 % de la population et où la violence en bandes organisées est plus répandue ». 

Le rapport indique également « qu’un examen plus attentif des statistiques révèle cependant une flambée subite en juin (171 homicides volontaires signalés contre 132 en mai) qui coïncide avec la formation de l’alliance du G9 et correspond aux raids les plus meurtriers menés sur le quartier de Pont-Rouge et la commune de la Cité-Soleil à Port-au-Prince ». « Après quoi, on constate un déclin marqué de ces incidents après le mois de juillet (77 homicides signalés), une fois les alliances reconfigurées », lit-on dans ce rapport, soulignant que pour les enlèvements, la tendance est à la hausse.

« Après avoir diminué régulièrement depuis mars pour atteindre une moyenne mensuelle de 3,5, le nombre d’enlèvements est passé à 19 en juillet, les gangs étant retournés à des activités plus lucratives après des semaines d’intenses négociations et d’affrontements. Au total, 32 personnes (dont 9 femmes et 3 enfants) ont été enlevées, contre 25 au cours des trois mois précédents (dont 7 femmes et 7 enfants), ce qui représente une augmentation de 28 % », a-t-on inscrit ce rapport.

« Cette augmentation du nombre d’enlèvements semble toutefois avoir été contenue par les opérations de police menées dans la dernière partie de la période considérée, qui ont conduit à l’arrestation de 53 personnes soupçonnées d’avoir participé à des enlèvements et de 51 autres membres de gang », lit-on dans ce rapport.

« La Commission nationale de désarmement, de démantèlement et de réinsertion (CNDDR) a continué à consolider sa position de première institution nationale de lutte contre la violence au sein de la collectivité, malgré des contraintes opérationnelles persistantes », a  souligné le rapport du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

«Il est donc important et urgent que le gouvernement renouvelle son soutien à la Commission nationale de désarmement, de démantèlement et de réinsertion, notamment en approuvant sa stratégie nationale intégrée et en lui allouant un budget viable », soutient le rapport du secrétaire général de l’ONU.

« De même, a poursuivi Antonio Guterres dans ce rapport, j’encourage le gouvernement et la communauté des donateurs à soutenir la Police Nationale d’Haïti, qui s’efforce de lutter contre l’insécurité avec des moyens limités, tout en fonctionnant sur un mode  permanent de gestion de crise, et à s’assurer de la mise en œuvre effective du Plan de développement stratégique pour la période 2017-2021, de l’avancement des réformes du secteur de la sécurité, ainsi que de l’amélioration des conditions de sécurité avant les prochaines élections.»

Parallèlement à la baisse de 12 % des homicides volontaires observée dans l’Ouest, le rapport revèle cependant “une augmentation notable des incidents provoqués par les gangs dans d’autres régions du pays, notamment au Cap-Haïtien (département du Nord) et à Petite-Rivière-de-l’Artibonite (département de l’Artibonite), où l’insécurité limite la circulation sur plusieurs axes importants”.

«Tout comme dans la capitale, la violence des gangs pourrait s’intensifier avec la publication du calendrier électoral», a prévu ce rapport qui affirme que « cette insécurité croissante est particulièrement préoccupante à l’approche des élections ».

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