SOS Méditerranée, cible de l’extrême droite en Corse

SOS Méditerranée, cible de l’extrême droite en Corse

Image extraite du documentaire « Mothership », de Muriel Cravatte. TEMPS NOIR Barbancourt le rhum des connaisseurs L’« escale » de SOS Méditerranée, dimanche 22 et lundi 23 septembre à Bastia, s’est déroulée sous les invectives et la pression de la mouvance d’extrême droite locale. L’association humanitaire était à l’honneur du festival Arte Mare, qui proposait lundi la diffusion sur grand écran

Image extraite du documentaire « Mothership », de Muriel Cravatte.

Barbancourt

le rhum des connaisseurs

barbancourt

L’« escale » de SOS Méditerranée, dimanche 22 et lundi 23 septembre à Bastia, s’est déroulée sous les invectives et la pression de la mouvance d’extrême droite locale. L’association humanitaire était à l’honneur du festival Arte Mare, qui proposait lundi la diffusion sur grand écran de Mothership, un documentaire retraçant son action à bord du navire Ocean-Viking qui revendique avoir secouru plus de 40 000 migrants, depuis huit ans, en Méditerranée.

Une poignée de militants issus de partis d’extrême droite se sont positionnés devant le cinéma pour empêcher la diffusion en début de soirée, et ont eu des échanges verbaux mais vifs avec les soutiens de SOS Méditerranée avant la projection. « C’était plus le carnaval qu’autre chose, je leur ai dit d’arrêter leur coup de com et que je les recevrais s’ils le désiraient dans la semaine », a toutefois tranché Pierre Savelli, le maire siméoniste (Femu a Corsica) de Bastia, remarquant que la projection et le débat qui a suivi se sont déroulés « dans la sérénité ». Un cordon de policiers a néanmoins assuré la sécurité publique. « C’est un non-événement », explique au Monde M. Savelli.

fkremas

« Marginaliser son action chez nous »

L’arrivée de SOS Méditerranée avait agité la Toile identitaire corse quelques jours auparavant. Nicolas Battini, le président du parti Mossa Palatina, proche d’Eric Zemmour lors des élections européennes et candidat malheureux aux élections législatives de juin dans la première circonscription de Haute-Corse (4,25 %), avait allumé la mèche sur le réseau X mercredi 18 septembre, cinq jours avant la venue de l’association : « Nous allons tout faire dans le cadre de la démocratie et du débat pacifique pour marginaliser son action chez nous. La Corse ne sera jamais Lampedusa. » Le parc Galea, à Taglio-Isolaccio, à une trentaine de kilomètres au sud de Bastia, a retiré in extremis de sa programmation la conférence de Sophie Beau, cofondatrice de SOS Méditerranée, qui devait intervenir dimanche 21.

« Nous avons annulé cette rencontre à contrecœur car nous avons été avertis que le débat ne pourrait pas se tenir dans la sérénité », indique au Monde Fabrice Fenouillère, le directeur du parc. « C’est un lieu consacré au savoir et à la connaissance où se sont succédé depuis douze ans 500 conférenciers, devant 70 000 personnes, dont de nombreuses familles, ce n’était pas l’endroit pour qu’il y ait des éclats de voix », poursuit-il.

L’association SOS Méditerranée n’a pas souhaité commenter outre mesure ces événements, rappelant sa mission et se bornant à constater que cette annulation « n’était pas de son fait » et que la projection de Mothership s’était déroulée le lendemain « avec de nombreux soutiens présents ». Parmi eux, le parti de la majorité territoriale, Femu a Corsica, rappelant son attachement « aux valeurs universelles d’humanisme et de solidarité ».

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Paul Ortoli
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