Une poupée géante promotionnelle de « Squid Game », à Séoul, le 26 décembre 2024. AHN YOUNG-JOON / AP En 2021, le succès mondial de cette satire sociale coréenne sous forme de jeux d’enfants sanglants, organisés pour divertir les plus fortunés, avait surpris tout le monde. A commencer par Netflix, où le premier volet de Squid Game a attiré
En 2021, le succès mondial de cette satire sociale coréenne sous forme de jeux d’enfants sanglants, organisés pour divertir les plus fortunés, avait surpris tout le monde. A commencer par Netflix, où le premier volet de Squid Game a attiré plus de 330 millions de téléspectateurs, soit plus de 2,8 milliards d’heures de visionnage, devenant la série la plus vue de la plateforme.
Son réalisateur, Hwang Dong-hyuk, ne s’attendait pas à un tel enthousiasme pour l’univers sombre inspiré des principes de la téléréalité, et encore moins à rouvrir l’arène de ce « jeu du calamar » (du nom d’un jeu de marelle en Corée du Sud), les K-dramas se clôturant généralement en une saison. Trois ans plus tard, la frénésie, cette fois attendue, a précédé la sortie du deuxième volet sur la plateforme, jeudi 26 décembre.
A New York, un escape game conçu par Netflix permet aux fans de la série de tester leurs propres instincts de survie. A Paris, un millier de participants se sont affrontés dans un Un, deux, trois, soleil géant sur les Champs-Elysées, fermés pour l’occasion. De Madrid à Los Angeles, les fans ont dégusté des « menus joueur » chez Burger King, se sont affrontés sur 4,56 kilomètres pour gagner une place à l’avant-première… Tout le monde est prêt à retrouver le « joueur 456 », Seong Gi-hun de son vrai nom, vainqueur torturé du premier jeu, déterminé à venger ses amis tombés sous le regard des organisateurs masqués.
Critique d’un monde polarisé
Le réalisateur et scénariste Hwang Dong-hyuk, qui affirme s’être inspiré pour la série d’un chapitre réel de l’histoire parfois sanglante des conflits sociaux en Corée du Sud, n’a pas fini de dénoncer les dérives du capitalisme et les inégalités de son pays. Alors qu’il avait mis des années à imaginer la première saison, guidé par ses propres galères de début de carrière, il ne lui a fallu que six mois pour écrire une suite, et même une saison 3, prévue pour 2025, à la série dont l’univers en vert et rose est décliné à l’infini.
Face à un Seong Gi-hun déterminé à mettre fin aux jeux meurtriers, M. Hwang met en scène dans sept épisodes une nouvelle armée de candidats endettés. Et des joueurs divisés en deux groupes : ceux qui veulent mettre fin à la bataille dans l’arène, et ceux prêts à risquer leur vie pour remporter le pactole. Une critique d’un monde « plus polarisé » que jamais, revendiquée par le réalisateur auprès du New York Times : « Aux Etats-Unis, il pourrait s’agir de la race. En Corée du Sud, c’est le genre. Au Moyen-Orient, il peut s’agir de la religion. »
Quelle que soit la dénonciation que les fans choisiront de voir dans cette nouvelle saison, Netflix espère encore qu’en parlant de la Corée du Sud, Squid Game parlera à tout le monde, pour réitérer l’exploit. La plateforme rapporte déjà, selon le magazine américain Variety, une hausse de 60 % de l’audience de la première saison, remise en avant sur Netflix, depuis la fin d’octobre, et la sortie de la bande-annonce de la nouvelle saison. Un succès annoncé qui pourrait renforcer encore un peu plus l’influence culturelle de la Corée du Sud, déjà portée, en 2019, par le film aux multiples récompenses Parasite ou par les stars de la K-pop comme le groupe BTS.
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