Le gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH), Jean Baden Dubois, a profité de la tribune de la 13e édition du Sommet international sur la Finance pour faire des affirmations largement différentes de la réalité et que seuls lui et ses collègues peuvent vérifier et confirmer.
Le gouverneur de la banque centrale peut volontairement tenir un discours qui est l’expression d’un déni de la réalité ou de son cynisme à outrance. Mais dans la réalité, c’est la grande majorité de la population qui souffre des décisions inefficaces d’un gouverneur sans cœur.
« Le système financier haïtien se porte bien malgré la situation délétère dans laquelle nous nous trouvons. Les banques ont des liquidités. Le crédit a augmenté, l’assise financière est très stable, très au-dessus du minimum demandé par la banque centrale », a déclaré M. Dubois.
Aujourd’hui, la gourde ne cesse de perdre de la valeur par rapport au billet vert. Il faut entre 165 et 170 gourdes pour un dollar américain sur le marché informel. N’en parlons pas des entreprises qui pratiquent leur propre taux de change souvent très élevé. Cette dépréciation de la monnaie nationale est l’une des causes de l’inflation qui ronge la société et qui appauvrit à petit feu la classe moyenne.
« Les efforts du ministère des Finances ont permis de diminuer de près de moitié le financement monétaire et ont donné des forces à la gourde. Sa stabilité est attaquée aujourd’hui par les anticipations négatives dues à la situation d’insécurité, selon le gouverneur Dubois », propos rapportés par le quotidien Le Nouvelliste.
Si la gourde est forte, elle l’est seulement aux yeux de M. Dubois et des autres privilégiés de l’Etat qui ne subissent guère les conséquences des décisions inappropriées qu’il continue de multiplier à la tête de la BRH. Mais les citoyens doivent au jour le jour faire face à une asphyxie imposée par les autorités, qui sont, pourtant, confortables dans leur poste.
En plus de la pénurie récurrente d’essence et de l’inflation, la population haïtienne doit également affronter et supporter les mesures drastiques des banques commerciales qui, assez souvent, définissent des limites de transaction au détriment des intérêts des clients. Mais encore une fois, pour M. Dubois, ça va étonnement bien.
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