Depuis quelques jours, le torchon brûle entre le Premier ministre Garry Conille et les membres du Conseil présidentiel de Transition (CPT), qui reprochent au chef de la Primature d’avoir pris des décisions de manière unilatérale. En effet, un Conseiller-président qui s’est confié à Haïti24 estime que le Dr. Conille se comporte en « Président élu », traitant ainsi les membres du CPT comme des « Secrétaires d’Etat ».
Un sérieux malaise persiste entre les deux têtes de l’exécutif. Les informations venant de plusieurs médias le confirment. Garry Conille, aux commandes depuis environ un mois ou moins, et son cabinet semblent être sur le point d’effacer le CPT pour prendre seuls le destin du pays. Dans l’intervalle, le Conseiller-président qui souhaite garder l’anonymat a rappelé au Premier ministre que « l’arrêté le nommant n’a pas été signé par le blanc ».
Si certains se disent étonnés de l’attitude du chef du gouvernement, qui multiplient des décisions sans consulter le CPT, notamment au niveau de la diplomatie, d’autres croient que c’était prévisible, tenant compte du contexte qui l’a ramené en Haïti.
Plus d’un pense que M. Conille a été imposé par la communauté, particulièrement les États-Unis, un pays très puissant pour ne pas dire le plus puissant en Haïti quand il s’agit d’influencer les grandes décisions.
Que le Premier ministre ait été imposé ou non par la communauté internationale, il a le devoir de faire preuve de sens du service public et, dans une certaine mesure, d’élégance. Comment pense-t-il pouvoir informer le Conseil présidentiel par un message WhatsApp de son voyage à Washington?
Avant même son arrivée à la Primature, Conille jouissait d’une certaine bonne presse et portait un vent d’espoir pour la grande majorité de la population qui a beaucoup souffert des exactions des gangs armés. Au Premier ministre de décider de se montrer à la hauteur des défis du moment où aller terminer sa course à la poubelle de l’histoire comme son prédécesseur.