Une dizaine d’Haïtiens expulsés de Guadeloupe : L’association « Tèt kolé » appelle au boycott d’Air Caraïbes

Une dizaine d’Haïtiens expulsés de Guadeloupe : L’association « Tèt kolé » appelle au boycott d’Air Caraïbes

L’association Tèt Kolé lance un appel au boycott de la compagnie Air Caraïbes dont l’avion a été affrété par la préfecture pour expulser, ce mercredi, des Haïtiens en situation irrégulière à la Guadeloupe, alors qu’Haïti fait face à de nombreuses crises politique, économique, sécuritaire et sociale.

« Elle a accepté de participer à l’immonde décision de la honte de la Préfecture. Pas question de continuer de l’enrichir », fustigent des associations haïtiennes de la Guadeloupe réunies autour de la structure Tèt Kolé. Elles invitent l’ensemble de la diaspora à ne pas voyager avec la compagnie Air Caraïbes, car elle a été sollicitée, alors que les dessertes entre la Guadeloupe et Haïti sont interrompues depuis mars à cause de la Covid-19.

Cet appel au boycott fait suite à l’expulsion, mercredi, de 8 ressortissants haïtiens vers la capitale Port-au-Prince. Les recours formulés ont été rejetés par le Tribunal administratif de Basse-Terre, estimant que la procédure était légale.

La Cour Européenne des Droits de l’Homme ne s’est pas opposée à cette reconduite aux frontières malgré le fait que plusieurs associations dénoncent une expulsion organisée en pleine pandémie et alors qu’une crise politique et sécuritaire frappe Haïti.
« Cela ressemble à de l’acharnement. Cette décision est contraire à certains principes que la France prétend défendre ».

Selon la Préfecture de Guadeloupe, cette décision concerne des « hommes célibataires et sans charge de famille ». Dans un communiqué de presse elle précise : « à aucun moment cet éloignement n’a concerné des femmes et des enfants ».

Les autorités préfectorales indiquent que cette opération de reconduite à la frontière s’effectue dans le cadre de la lutte contre l’immigration irrégulière. Cependant, les associations de soutien ont décide de saisir la Cour Européenne de Justice.