Verrouillage des portes du Tribunal de Première Instance du Cap-Haïtien, l’APM proteste

Verrouillage des portes du Tribunal de Première Instance du Cap-Haïtien, l’APM proteste

L’Association Professionnelle des Magistrats critique le comportement des avocats du Barreau du Cap-Haïtien qui ont mis sous verrous l’institution après la désignation du Magistrat, Jean Ralph Prévost, comme doyen par intérim de ce tribunal.

Jean Ralph Prevost a été désigné comme doyen par intérim du Tribunal de Première Instance du Cap-Haïtien suite à la mise en disponibilité par le Conseil Supérieur de la Police Judiciaire (CSPJ) du doyen Linx Jean pour avoir accordé la liberté provisoire à une détenue, Nadine Valcourt, en détention préventive depuis le 11 novembre 2015. 

Cette mesure prise par le CSPJ a suscité la grogne au TPI du Cap. Les avocats militants ont perturbé le fonctionnement de cette institution avant de verrouiller ses portes.

“Cette action qui veut s’ériger comme une pratique de protestation de certains Barreaux n’a pas sa place dans une société de droit et mérite d’être évitée, voire bannie. Elle va à l’encontre des règles déontologiques et d’éthique qui gouvernent l’exercice de la profession d’avocat et entrave le fonctionnement régulier du service public de la justice”, a dit Wando Saint- Villier, président de l’APM.

” Si les magistrats ne doivent, sous aucune forme, s’immiscer dans l’administration des Barreaux, les avocats, auxiliaires de la justice, devraient de leur côté, se garder de toute velléité d’imposer leurs desiderata dans le choix des administrateurs et membres des Tribunaux et des Parquets. Cette tendance généralisée des Barreaux risque de saper l’indépendance de la justice et de la magistrature”, a-t-il poursuivi.

L’Association Professionnelle des Magistrats appelle la Fédération des Barreaux d’Haïti (FBH), qui détient d’ailleurs un siège au CSPJ, à s’évertuer en vue de porter les Barreaux à faire passer leurs revendications, eu égard au fonctionnement des tribunaux et cours, dans le respect scrupuleux de la loi et des voies institutionnelles dûment établies.

Par ailleurs, l’Association Professionnelle des Magistrats exhorte le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire à bien calculer ses choix relativement aux postes de chef de juridiction et lui demande de prendre les mesures qui s’imposent pour rendre fonctionnel, sans délai, le Tribunal de Première Instance du Cap-Haïtien.