Violence armée en Haïti : Michel Martelly, Youri Latortue, Prophane Victor, Reynold Deeb… visés par les sanctions de l’ONU

Violence armée en Haïti : Michel Martelly, Youri Latortue, Prophane Victor, Reynold Deeb… visés par les sanctions de l’ONU

Le groupe d’experts des Nations a soumis en août dernier son rapport sur le financement de la violence armée en Haïti. Plusieurs anciens officiels dont Michel Joseph Martelly, ancien président d’Haïti de 2011 à 2016, figurent parmi ceux qui alimentent la violence armée en Haïti.

Le document rendu public mercredi soir a eu l’effet d’une bombe. Plusieurs anciens officiels et membres de l’élite économique haïtienne sont pointés du doigt dans ce rapport de 158 pages soumis au Conseil de Sécurité et qui devrait être abordé ce jeudi à la réunion dudit Conseil.

« Michel Martelly, qui a été président de 2011 à 2016, s’est servi des gangs pour étendre son influence dans les quartiers afin de faire avancer son agenda politique, contribuant ainsi à un héritage d’insécurité dont les effets se font encore sentir aujourd’hui », ont révélé les experts de l’ONU.

Selon le document, le chef du régime Tèt Kale, qui a entrepris des relations avec les gangs de Grand Ravine, Ti Bois et Village de Dieu, a créé la base 257 en vue d’empêcher les manifestations contre le pouvoir à Pétion-Ville à partir de 2014. « Ce gang est régulièrement mêlé à des meurtres, des enlèvements, des vols et au trafic de drogue ».

Quant à l’ancien député Prophane Victor, il est accusé d’avoir armé des jeunes de Petite Rivière de l’Artibonite qui ont par la suite mis sur pied le gang « Gran Grif ». « M. Victor a continué à soutenir Gran Grif jusqu’en 2020, date à laquelle le gang et lui se sont brouillés à la suite de promesses non tenues faites pendant la période électorale », a poursuivi le rapport de l’ONU.

Selon ce même document, l’ancien sénateur Youri Latortue, sanctionné par le Canada et les États-Unis, arme et finance le gang de Raboteau, dans le département de l’Artibonite. M. Latortue avait également financé le gang Kokorat San Ras, ont révélé les experts de l’ONU. « M. Latortue a eu recours à des gangs pour assurer sa protection rapprochée et détruire des biens ».

Le puissant homme d’affaires Reynold Deeb, directeur général du groupe DEKA. figure également dans le document comme faisant partie de ceux qui supportent les gangs en Haïti. Selon le rapport des experts de l’ONU, M. Deeb, puissant importateur de biens de consommation, finance des membres de gangs pour protéger son entreprise et assurer le transport des marchandises qu’il importe.