La violence accrue des gangs armés en Haïti a causé la mort de plus de 2400 personnes, rapporte le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, qui réitère son appel au déploiement en urgence d’une force multinationale en appui à la Police nationale d’Haïti (PNH).
« Dans la nuit du 14 au 15 août, un représentant municipal local, sa femme et son enfant ont été abattus dans leur maison du quartier Decayette de Port-au-Prince par des membres présumés d’un gang. L’homme a apparemment été pris pour cible en représailles pour son soutien signalé à un groupe d’autodéfense local mis en place pour affronter les gangs. Quelques heures plus tôt, le 14 août, cinq hommes et deux femmes d’une même famille avaient été brûlés vifs lorsque leur maison du quartier Carrefour-Feuilles avait été incendiée par le gang du Grand Ravine. Ils auraient également été ciblés en raison de leur soutien à un groupe d’autodéfense », raconte Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissaire Volker Türk, dans un communiqué publié ce vendredi.
« Ces quartiers, ainsi que le quartier Savanne Pistache, étaient ciblés par le gang du Grand Ravine depuis le 25 juillet. La violence s’est intensifiée entre le 11 et le 15 août, des membres de gangs tuant ou blessant quelque 28 personnes et pillant ou incendiant au moins 50 maisons. Deux policiers associés aux groupes d’autodéfense ont également été tués », détaille le porte-parole, soulignant que quelque 5 000 personnes ont fui ces quartiers depuis le week-end dernier et se réfugient soit dans des sites improvisés, soit dans des communautés d’accueil, souvent dans des circonstances désastreuses et toujours vulnérables aux attaques.
Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, au moins 2439 personnes ont été tuées, 902 blessées et 951 kidnappées du 1er janvier au 15 août 2023.
« Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, qui s’est rendu en Haïti en février de cette année, demande que des mesures urgentes soient prises à la suite de l’appel du Secrétaire général des Nations Unies en faveur d’une force multinationale non onusienne pour aider la police haïtienne à faire face à la grave situation sécuritaire et le rétablissement de l’état de droit, dans le strict respect des normes et standards internationaux relatifs aux droits de l’homme », ajoute le communiqué, soulignant que « les droits humains du peuple haïtien doivent être protégés et ses souffrances atténuées ».