Violence des gangs : quand l’exécutif ne fait qu’exprimer sa solidarité envers la population

Violence des gangs : quand l’exécutif ne fait qu’exprimer sa solidarité envers la population

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’exécutif haïtien a exprimé sa solidarité envers la population haïtienne et sa plus grande consternation face à la situation critique actuelle, où le pays est en proie à des massacres et à des actes de violence inédits. Il appelle la communauté internationale à examiner, en toute urgence, des propositions visant à renforcer significativement l’appui international pour restaurer la sécurité en Haïti.

Depuis leur arrivée au pouvoir, le collège présidentiel, ainsi que les gouvernements successifs, ne cessent de condamner les actes criminels des gangs armés dans le pays, mais agissent comme s’ils n’avaient aucune responsabilité. Hier encore, dans une note publique, l’exécutif a mis en garde la population contre les agissements des assaillants, qu’ils soient anciens ou nouveaux, qui alimentent un climat de peur au sein de la population et profèrent des menaces contre les institutions de l’État.

On peut se demander si le Conseil présidentiel de Transition a été créé pour seulement déplorer et dénoncer, sans agir concrètement contre l’insécurité. Depuis son installation le 25avril 2024, il n’a fait qu’ajouter des territoires à la liste de ceux déjà perdus depuis quelque temps. Des villes comme Kenscoff, Mirebalais et Saut-d’Eau sont en passe de devenir les nouveaux territoires perdus, si l’on considère le rythme de violence qui touche ces communes ces derniers jours.

« La nature criminelle des actions des gangs armés, soutenus par un réseau de criminalité transnationale et un secteur mafieux en Haïti, menace aujourd’hui les fondements mêmes de la Nation. Le Pouvoir exécutif met en garde la population contre les agissements des assaillants, anciens et nouveaux, qui entretiennent un climat de peur au sein de la population et profèrent des menaces contre les institutions de l’État », peut-on lire dans la note de l’exécutif.

En effet, un an après la création du CPT avec pour mission « sécurité et élections », la restauration effective de la sécurité sur l’ensemble du territoire national reste et demeure la priorité stratégique de la Transition. « Cette priorité est également la revendication majeure et légitime de la population haïtienne, qui réclame la reprise sûre et totale de la vie sociale, économique, politique et culturelle », a expliqué l’exécutif.

Parallèlement, la Présidence et le Gouvernement se sont engagés, à travers la diplomatie haïtienne, dans un plaidoyer permanent auprès du Conseil de sécurité des Nations Unies et des pays membres pour solliciter un examen, en toute urgence, des propositions visant à renforcer significativement l’appui international pour la restauration de la sécurité en Haïti. Mais jusqu’à quand auront-ils conscience de leur échec total ?

Wallace Elie

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