Voitures électriques : les rêves européens du géant chinois BYD passent par une usine en Turquie

Voitures électriques : les rêves européens du géant chinois BYD passent par une usine en Turquie

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan (au centre), entouré du PDG de BYD, Wang Chuanfu (à droite) et du ministre turc de l’industrie, Mehmet Fatih Kacir (à gauche), lors de la signature de l’accord sur l’implantation de la future usine, à Istanbul, le 8 juillet 2024. TURKISH PRESIDENTAL PRESS SERVIC / AFP Des champs de vignes,

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan (au centre), entouré du PDG de BYD, Wang Chuanfu (à droite) et du ministre turc de l’industrie, Mehmet Fatih Kacir (à gauche), lors de la signature de l’accord sur l’implantation de la future usine, à Istanbul, le 8 juillet 2024.

Des champs de vignes, d’oliviers et des figuiers, partout des herbes folles. Difficile d’imaginer que cette terre choyée par le soleil méditerranéen s’apprête à accueillir l’une des plus grosses usines de voitures électriques au monde, ses chaînes de productions d’acier et de métal, des robots et machines capables de produire 150 000 véhicules par an.

C’est ici, sur ce vaste terrain de 100 hectares, que la première dalle de béton de l’usine chinoise du constructeur automobile BYD, premier fabricant mondial sur le créneau de l’électrique – celui-là même qui a détrôné Elon Musk et ses Tesla en 2023 –, sera posée dans quelques mois à peine. Ici, dans cette banlieue perdue et verdoyante de Manisa, cité banale et sans grâce de l’Ouest turc d’à peine 400 000 habitants, mi-agricole mi-industrielle, discret nœud ferroviaire et axe routier situé à moins d’une demi-heure en voiture d’Izmir, troisième ville et deuxième port du pays. Un site pour lequel le montant d’investissement initial prévu par le géant chinois s’élève à 1 milliard de dollars (environ 902 millions d’euros).

C’est dire si l’annonce du projet, cet été, a jeté les autorités locales et nationales turques dans la fébrilité. Retransmise en direct par les principaux médias du pays, la cérémonie de signature a réuni, à Istanbul, le 8 juillet, le président Recep Tayyip Erdogan, son ministre de l’industrie et de la technologie, Mehmet Fatih Kacir, et le créateur et directeur général de BYD, le multimilliardaire Wang Chuanfu. Ce dernier a annoncé son intention d’imposer un calendrier accéléré, visant à terminer la construction de l’usine d’ici à fin 2025 et à déployer les premiers véhicules d’ici à mi-2026.

Conditions d’importation draconiennes

Le ministre Mehmet Fatih Kacir a, lui, affirmé après la cérémonie que « cet investissement dans la production de véhicules à forte valeur ajoutée renforcera [l’]industrie automobile [du pays] », se réjouissant de l’attractivité d’une Turquie vouée à devenir « un centre pour les investissements étrangers et aussi un centre d’innovation et de technologies vertes de pointe ». A peine une semaine plus tard, lors de sa visite sur le site de Manisa, il ajoutera : « Ce projet historique en termes d’ampleur et de qualité produira des véhicules électriques en Turquie et les exportera vers les marchés mondiaux, notamment en Europe. »

Tout est dit, ou presque. Voilà donc l’imposant BYD aux portes du marché automobile européen avec un mégaprojet et la bénédiction turque, après l’annonce d’une première usine en Hongrie. Une opportunité unique au moment où la guerre des tarifs douaniers entre la Chine et ses partenaires n’a jamais autant pesé sur le commerce mondial. Ainsi, en mai, Washington a quadruplé ses tarifs pour les véhicules électriques (VE) fabriqués en Chine, désormais soumis à des droits de douane de 100 %.

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