(Washington) Les États-Unis sont parvenus à la conclusion que la Chine a menti sur son bilan du nouveau coronavirus, largement sous-évalué, selon un rapport du renseignement américain relayé mercredi par plusieurs parlementaires. Publié le 1 avril 2020 à 17h57 ✓ Lien copié Agence France-Presse Interrogé sur ce sujet lors de son point de presse quotidien,
(Washington) Les États-Unis sont parvenus à la conclusion que la Chine a menti sur son bilan du nouveau coronavirus, largement sous-évalué, selon un rapport du renseignement américain relayé mercredi par plusieurs parlementaires.
Interrogé sur ce sujet lors de son point de presse quotidien, le président américain Donald Trump est lui resté assez évasif.
« Leurs chiffres semblent un peu sous-estimés, et je suis gentil quand je dis ça », a-t-il déclaré. « Sur la question de savoir si leurs chiffres sont corrects, je ne suis pas un comptable chinois », a-t-il ajouté un peu plus tard.
L’agence Bloomberg a évoqué mercredi ce rapport confidentiel remis la semaine dernière à la Maison-Blanche. Le renseignement y estime que le nombre de morts et de cas de contamination affichés par Pékin sont faux, intentionnellement en deçà de la réalité, affirme l’agence d’information.
« Le Parti communiste chinois a menti, ment et continuera à mentir au sujet du coronavirus pour protéger le régime », a réagi le sénateur républicain Ben Sasse.
« Le renseignement américain a désormais confirmé ce que nous savions déjà : la Chine a dissimulé la gravité de ce virus pendant des mois », a abondé son collègue de la Chambre des représentants William Timmons. « Le monde paie à présent pour leurs erreurs. »
Michael McCaul, un ténor républicain de la commission des Affaires étrangères de la Chambre, a aussi relevé, sur la base de ce rapport, que les autorités chinoises avaient « caché le vrai bilan des personnes contaminées par la maladie ».
L’administration de Donald Trump, à commencer par le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, a très sévèrement critiqué la Chine ces dernières semaines, estimant qu’elle avait manqué de transparence sur la portée de l’épidémie à l’égard du reste du monde.
Mais elle n’avait jusqu’ici pas accusé aussi clairement Pékin d’avoir menti sur son bilan.
Mardi, la coordinatrice de la cellule de crise mise en place par la Maison-Blanche pour lutter contre la pandémie a toutefois semblé confirmer que le bilan chinois était sous-évalué.
« Je pense que la communauté médicale a interprété les chiffres chinois en pensant que c’était grave, mais moins que redouté, probablement, à la lumière de ce que nous voyons maintenant en Italie et en Espagne, car nous ne disposions pas d’un nombre important de données », a dit le Dr Deborah Birx.
La Chine, où le premier malade a été détecté officiellement en décembre, a enregistré 3312 morts et 81 554 cas, d’après les chiffres rendus publics. Soit moins que les États-Unis, où la COVID-19 a fait à ce jour plus de 4700 morts et contaminé plus de 209 000 personnes, selon le comptage de l’université Johns Hopkins qui fait référence.
Mais de nombreux experts estiment que les données chinoises sont largement sous-évaluées. Ils se basent notamment sur le grand nombre de familles qui se présentent ces derniers jours pour récupérer des urnes funéraires avec les cendres de leurs proches à la faveur de la levée du confinement à Wuhan, berceau de la pandémie.