Affaire Petrocaribe : la raison détrône la politique

Affaire Petrocaribe : la raison détrône la politique

Des fonds Petrocaribe, les Lavalasiens et leurs acolytes en ont fait une affaire politique personnelle.

Guidés par le démon de la déstabilisation, les protagonistes du chaos avaient voulu trouver un moyen pour assauter le pouvoir en place, impossible pour eux, jusqu’à aujourd’hui, d’avaler la pilule Jovenel. Pour eux, le dossier des fonds vénézuéliens constituait un pain béni.

Barbancourt

le rhum des connaisseurs

Plus forts dans les médias traditionnels et réseaux sociaux que dans l’hémicycle du Parlement, les sénateurs de l’opposition et leurs suiveurs ont crié au scandale suite au vote du jeudi soir, revoyant à la Cour des comptes le dossier Petrocaribe.

Où est le scandale?

Si scandale il y a eu, c’est dans le camp minoritaire qu’il faudrait le chercher.

Pourquoi Pépé a-t-il quitté la salle de séance ?

Fraîchement installé dans ses nouvelles fonctions de sénateur, Patrice Dumont avait presque juré de ne jamais boycotter une séance, de ne jamais infirmer le quorum.

Comme pour dire qu’en politique les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent, l’élu de l’Ouest en manque d’arguments lors du débat du 31 janvier a claqué la porte de la salle de séance, infirmant ainsi le quorum.

Ce qui a donné lieu à la mise en continuation de la séance sur l’utilisation des fonds Petrocaribe.

Trois jours de séance au sénat

Mardi, mercredi, jeudi sont les jours fixés pour la tenue des séances au Sénat de la République suivant les règlements intérieurs.

Le jeudi 1er février, date à laquelle la résolution a été prise par la majorité pour renvoyer l’enquête Petrocaribe à la Cour des comptes, une séance a bel et bien été programmée.

Lors de cette séance, cinq sénateurs de la majorité ont demandé au bureau d’introduire l’affaire Petrocaribe dans l’ordre du jour. Ce qui est légitime et légal suivant les règlements intérieurs du Corps.

Cette demande validée, le bloc majoritaire, dont les membres sont toujours présents, a décidé.

Les éternels absentéistes de la minorité et certains alliés n’ont pas participé à cette séance. À qui la faute? Que les observateurs avisés répondent sans état d’âme ni parti pris.

Le double jeu de Youri Latortue

“Après tant de gaspillage des Fonds Petrocaribe, la République d’Haïti demande des comptes. Je dénonce la séance surprise sans les Sénateurs Commissaires, les membres de la presse et le public en général”,a tweeté l’élu de l’Artibonite quelques heures après la séance.

Avant la Présidence de Joseph Lambert, Youri Latortue détenait les commandes du Sénat de la République.

Pourquoi celui-ci n’était jamais parvenu à organiser une séance pour trancher définitivement sur l’affaire Petrocaribe ? Pourquoi s’était-il aventuré dans des manœuvres politiciennes évitant ainsi allègrement la force rationnelle de la majorité ?

Depuis que le Parlement haïtien existe, ce sont les majorités, qu’elles soient présidentielles ou de l’opposition, qui s’imposent.

C’est logiquement ce qu’a fait la majorité sénatoriale conduite par Kedlaire Augustin.

Intelligente, éclairée et politiquement vigilante, la majorité a permis au Sénat de se dessaisir du dossier Petrocaribe sans se ridiculiser dans ce feuilleton qui a trop duré.

Le silence de la société, consciente des efforts consentis par le gouvernement Lamothe, est la preuve que la décision de la majorité est légitime, légale et correcte.

Bernard Josué
bernard.j@yahoo.fr

 

 

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